Vous ne le saviez probablement pas : ce 13 janvier, nous célébrons la deuxième édition de la journée nationale de l’hypersensibilité. Mais c’est quoi, l’hypersensibilité, au juste ? Êtes-vous un.e hypersensible qui s’ignore ? C’est ce que nous allons voir.
C’est quoi, l’hypersensibilité ?
L’hypersensibilité, c’est en quelques mots une sensibilité très forte qui se manifeste en réponse aux informations sensorielles, qu’elles soient liées au visuel, au toucher ou à encore à l’audition. Cette sensibilité accrue peut être handicapante dans la mesure où l’individu concerné se sentira pris au piège par des stimuli sensoriels qui peuvent sembler sans importance pour les autres. L’émotion résultante est difficilement régulable, d’où la difficulté de s’adapter véritablement au sein d’une société où les stimuli sont nombreux et quotidiens.
Par exemple, si le cas hypersensible est sensible à l’ouïe, il sera très embêté par le bruit que fait le vent contre une fenêtre ou celui des voitures qui circulent dehors au point de s’en plaindre et de faire une focalisation dessus. Et ça peut déboucher sur une crise d’anxiété.
Pourquoi est-on hypersensible ?
On peut être hypersensible, entre autres…
- Lorsque l’on développe un trouble du traitement sensoriel : dans ce cas, on éprouve la difficulté à interpréter un stimuli et cela a des conséquences sur notre état général.
- Lorsque l’on a un trouble du développement tel que l’autisme.
- Lorsque l’on souffre d’un dommage d’un système sensoriel en particulier. Cela peut arriver si l’on a été exposé à une lumière très forte dans les yeux, à des bruits sourds, à un goût prononcé.
- Lorsque l’on a subi une lésion cérébrale.
Bref, il existe tout un tas de facteurs déclencheurs qui peuvent expliquer que le sujet soit hypersensible et il y a plusieurs types d’hypersensibilité.
Et l’hypersensibilité émotionnelle, dans tout ça ?
S’il ne s’agit pas tout à fait de vos sens et que le phénomène vous semble plus profond que ça, c’est peut-être que vous êtes hypersensible émotionnel.le.
Saverio Tomasella, docteur en psychologie, a listé cinq particularités qui peuvent facilement traduire votre hypersensibilité :
- Une empathie extrêmement forte : les hypersensibles émotionnel.le.s ressentent à l’extrême la peine, la joie ou encore l’énervement des autres. Bien qu’il s’agisse d’une grande qualité pour aider les proches, cette empathie peut s’avérer être parfois tellement forte qu’elle fatigue émotionnellement les concerné.e.s.
- Des émotions très vives au quotidien : lorsque les personnes hypersensibles émotionnelles sont exposées à une émotion, c’est toujours à 2000%. À un tel point qu’elles peuvent perdre tout leur contrôle et leur sang-froid.
- Une vie d’excès : Pour fuir ces émotions, les concerné.e.s peuvent parfois adopter des comportements fuyants et se réfugier dans les addictions (drogue, alcool…)
- Une grande peur du jugement d’autrui : comme leurs émotions sont exacerbées, les personnes qui sont hypersensibles émotionnelles, lorsqu’elles sont entourées de monde, peuvent prendre chaque remarque personnellement et se révéler très susceptibles. C’est pourquoi, les événements sociaux peuvent beaucoup les angoisser et les pousser à rester sur leur réserve la plupart du temps.
- Un fossé entre soi et les autres : persuadées d’être différentes, mal-aimées, inadaptées, elles peuvent se sentir anormal.e, pas conforme et chercher désespérément ce “qui cloche”. C’est souvent très épuisant et ça peut être une source de grosses périodes de déprime, voire de dépression dans certains cas…
Du fait de cette différence et de ces émotions si vives, la plupart des personnes touchées par l’hypersensibilité émotionnelle se révèlent être introverties.
Où puis-je me tourner ?
Saverio Tomasella est à l’origine de la création de cette journée spéciale. Vivement fasciné par la question de l’hypersensibilité, il est également auteur de plusieurs livres de psychologie et a créé une pétition via la plateforme dédiée Change.org sous forme de lettre ouverte à l’attention de Brigitte Macron, Première Dame de France.
Cette lettre avait pour but de proposer et d’instaurer une journée spéciale de sensibilisation, au même titre que la “journée internationale des Droits des Femmes ou de sensibilisation à l’autisme” afin de faire connaître au plus grand nombre les questions relatives à l’hypersensibilité et à l’hyperémotivité.
Par ce biais, Saverio Tomasella souhaitait informer au maximum les spécialistes autour de ce phénomène qui touche beaucoup plus de personnes qu’on ne le pense. En effet, l’hypersensibilité concernerait près d’un quart de la population, y compris les plus jeunes. En pleine phase d’apprentissage, les enfants ont besoin de toute la compréhension nécessaire pour s’épanouir aussi bien à l’école qu’à la maison.
La bonne nouvelle, c’est que l’initiative a porté ses fruits : organisée par l’Association Nationale des Hypersensibles, cette journée spéciale permet aux concerné.e.s de créer du lien afin de lutter contre l’isolement grâce à des rencontres organisées dans tout l’hexagone, entre sorties, événements associatifs et rendez-vous en ligne. Mais la finalité, c’est surtout de pouvoir ouvrir un centre de repos, de soins alternatifs et d’expression, notamment par le biais de la production artistique.
Si vous souhaitez approfondir le sujet, je vous recommande de lire les deux ouvrages de Saverio Tomasella sur la thématique : Hypersensibles pour comprendre le sujet dans sa globalité et J’aide mon enfant hypersensible à s’épanouir, un guide qui peut s’avérer très utile si vous avez un enfant directement concerné par l’hypersensibilité.
Comment appréhendez-vous votre hypersensibilité ?