Il existe quelques amalgames concernant cette histoire de zone de confort. Et j’ai eu envie de rendre justice à ce concept qui me semble très mal compris.
La « zone de confort », c’est quoi exactement ?
Il s’agit de ton propre monde. C’est l’état dans lequel tu te sens bien, dans lequel tu t’épanouis. Ce sont des situations connues, des moments plaisants, des choses qui ne te font pas ou peu peur, et que tu es en mesure de contrôler, des actions que tu sais faire, et que souvent, tu fais bien. Ta zone de confort, c’est ton safe space. Tu peux te représenter ta zone de confort comme une petite bulle de bonheur et de bien-être dans laquelle tu te réfugies pour prendre du plaisir ou te reposer. C’est, pour paraphraser Virginia Woolf, ta chambre à toi. Tout le monde possède sa propre zone de confort. Elle est vitale. Elle est importante.
Pourquoi cette injonction à en sortir, alors ?
De nombreux articles, beaucoup de livres et certains comptes orientés développement personnel sur les réseaux sociaux nous affirment pourtant qu’en sortir est la seule façon d’évoluer et de devenir une meilleure version de nous-mêmes. Même si la volonté est de nous élever et que celle-ci est noble, je trouve cet encouragement poussé parfois un peu culpabilisant. Bien sûr, en sortir peut nous aider à nous ouvrir au monde et à envisager de nouvelles possibilités, et s’enrichir personnellement est une quête de tous les instants. Mais se confronter à ses peurs sans se préparer peut créer l’effet inverse. Et puis, chaque personne avance à son rythme, en fonction de son histoire, de son vécu, de ses traumatismes.
Et s’il fallait juste élargir sa zone de confort ?
L’idée d’élargir cette bulle intérieure me semble plus appropriée. Mon expérience personnelle m’a fait réaliser que je devais avoir envie d’élargir mon safe space avant de me décider à le franchir coûte que coûte. Même si je suis très souvent morte de trouille, je sais que l’excitation me donne envie de franchir cette barrière. L’excitation, je la vois en fait comme un signe : elle me fait savoir que je suis prête à élargir ma propre zone de confort, et que je dois y aller, et à mon rythme. C’est pareil pour toi : si vous tu n’as pas envie, ne le fais pas, attends. Si à l’inverse, la perspective d’agir t’inspire, te motive, te donne des idées, même… tu peux y aller. C’est le moment.
Pourquoi est-il important de cultiver sa zone de confort ?
1 – C’est toi, c’est ta liberté d’agir.
À l’intérieur de ta zone, tu es libre de faire ce que tu veux. Il y a déjà beaucoup de choses à l’intérieur de toi, que tu peux exploiter comme tu le sens. Ne renie pas ta petite bulle intérieure, elle est ce que tu es, elle te constitue. C’est aussi ton libre-arbitre et par conséquent ce qui te permet de rester en bonne santé mentale. Ta zone de confort, c’est aussi ce que tu es réellement. C’est ton vrai toi. Et qui sait, toutes ces choses qui te font du bien et que tu sais faire peuvent te donner envie d’aller plus loin, et te permettre de saisir l’opportunité d’élargir un jour encore un peu plus cet espace intérieur déjà très riche. Accorde-toi donc la liberté d’être toi !
2 – C’est là que tu prends ton élan.
Ta zone de confort est un façon de prendre ton élan avant chaque étape importante de ta vie. C’est au sein de cet espace intérieur que tu vas anticiper, réfléchir, peser le pour et le contre, et reconnaître quel est le bon moment, si tu as envie de franchir ce cap ou pas. La réponse est en toi, toujours. Comme je l’ai écrit juste avant, je crois que faire le grand saut sans préparation peut créer l’effet inverse dans certains cas. Te confronter à tes peurs parce qu’un.e proche t’a dit qu’il fallait le faire peut créer de bonnes surprises comme réveiller certaines angoisses refoulées. Sauter dans le vide ? Oui. Mais à condition d’être prêt.e et de le consentir.
3 – C’est une composante de ton bonheur.
Ne culpabilise pas d’aimer ce que tu aimes, de faire ce que tu fais au quotidien. Tout le monde n’a pas l’envie, la force, ni l’énergie vitale pour « se dépasser » chaque jour en sortant de sa zone de confort. Affronter ses peurs est un exercice très compliqué. Il y a un temps pour tout, et tu as aussi le droit (et même le devoir) de te reposer en faisant ce que tu aimes par-dessus tout. N’aie pas peur de te fixer des limites et de t’accorder du temps pour toi, rien que pour toi. Ne te sens pas coupable de t’en remettre principalement à ce que tu connais déjà pour l’instant. Si tu as besoin de solitude, pourquoi t’en priver si cela te procure du bonheur ?
4 – En avoir envie est le plus important.
Avant une étape importante de ta vie ou une opportunité qui semble incroyable, pose-toi la question suivante : « en ai-je réellement envie ? » La peur est quelque chose d’humain, et tu auras très probablement quelques appréhensions à l’idée de te lancer. Mais si tu t’apprêtes à agir uniquement pour faire plaisir aux autres et non parce que tu en as réellement la volonté, c’est le signe que tu n’es pas encore prêt.e et il n’y a rien de mal à passer ton tour, ou de revenir sur tes pas. Des opportunités, tu en auras d’autres. Et cette fois, tu seras d’attaque pour relever ces défis et tu auras assez de maturité en toi pour les appréhender.
5 – Elle est ton phare, ta maison.
Il est parfaitement sain de se réfugier dans un espace dans lequel on se sent bien. Et c’est ça, la vocation d’une zone de confort : nous procurer du positif. Ce n’est en rien une façon de se défiler, de fuir la confrontation avec le réel, ça ne veut pas dire non plus que l’on se complait à un certain « confort » qui nous éloigne de l’effort. Non, cette zone est aussi ce phare qui nous guide, qui accumule sans qu’on le sache les souvenirs, les expériences, bonnes comme mauvaises. Cette zone est sans cesse en mouvement et nous sert de guide. Et c’est un guide qui nous évite parfois de nous lancer à corps perdu dans un projet sans temps de réflexion, sans recul nécessaire.
6 – Peut-être que tu en sors sans le savoir…
Il arrive que nous sous-estimons nos talents et ce dont nous sommes capables de faire au quotidien, entre ce que nous savons déjà et ce que nous avons appris sur le tas. Ce que nous finissons par maîtriser nous semble si simple, alors qu’en réalité, nos actions rentrée dans notre routine peuvent sembler incroyables pour d’autres. La vie fait que chaque jour, nous devons, d’une façon ou d’une autre, élargir notre zone de confort, nous le faisons souvent sans en avoir conscience. C’est ton cas aussi. En une année, en quelques mois, tu as sûrement évolué. Bien plus que tu ne le penses. Et mûrir, c’est aussi une façon d’élargir sa zone de confort.