Beaucoup s’évertuent à croire que l’anxiété n’est qu’un caprice. Et pourtant, la réalité est ailleurs, et bien loin des préjugés. Voici 9 choses à retenir au sujet de l’anxiété.
L’anxiété est une vive émotion que l’on peut ressentir de temps à autre face à une situation qui nous fait peur, que l’on anticipe. L’anxiété peut potentiellement concerner tout le monde.
Lorsque l’on souffre de troubles anxieux, ces émotions peuvent être permanentes. Elles se manifestent différemment en fonction des personnes qui vivent tout ça. L’anxiété est physiquement là, mais elle est aussi présente à l’intérieur. Ces pensées parasites, obsessionnelles qui nous paralysent dans nos actions. Ces peurs qui ne sont pas rationnelles qui nous donnent cette boule au ventre. Ce besoin de garder le contrôle de la situation qui nous fait respirer avec difficulté. Ces scénarios catastrophes qui nous empêchent de dormir... et tant d’autres manières de vivre avec ce poids très lourd sur les épaules. J’ignore comment se manifeste votre anxiété si vous la vivez, mais peut-être que ce que je viens d’énumérer vous parle.
Cet article est là a pour déconstruire certaines idées reçues autour de l’anxiété, pour les personnes qui ne la comprennent pas ou qui pensent qu’il s’agit d’un caprice.
1 – Nous ne choisissons pas l’anxiété. Elle vient à nous.
Nous n’en faisons pas exprès d’être anxieux.se. Nous n’avons aucun contrôle sur ce que nous ressentons. Il ne s’agit pas d’un caprice, mais d’un phénomène qui se produit malgré nous, dont nous aimerions nous passer, qui nous ronge, qui nous empêche de dormir, d’agir, de prendre du recul. Y faire face demande de l’énergie. Les conséquences sont réelles. Dire de nous calmer et de prendre sur nous ne peut pas nous aider dans l’instant.L’anxiété nous gâche la vie.
2 – L’anxiété nous gâche la vie.
Qu’il s’agisse de ruminations, de pensées intrusives… tout cela est très fatigant à vivre et à expérimenter, ça nous casse. Littéralement. L’anxiété a aussi son impact sur notre état physique : fatigue, maux de ventre, difficultés à respirer, insomnie, nausées, palpitations... La liste peut être longue et diffère en fonction des personnes concernées. La plupart du temps, nous essayons de ne pas montrer tout cela pour ne pas nous expliquer ou vous alerter. D’autres fois, nous ne pouvons plus rien contenir. L’émotion arrive, nous explosons sans rien contrôler.
3 – L’anxiété nous raccroche souvent à un injuste état de culpabilité.
« On va encore me reprocher de faire un caprice », « On va encore me demander d’arrêter« . Nous anticipons tout car nous craignons d’entendre ces reproches. Comme si nous savions déjà que notre anxiété sera minimisée. Comme beaucoup de personnes qui subissent quelque chose qu’elles n’ont pas demandé, on se surprend à se sentir coupables de ressentir les choses aussi intensément. Hélas, nous ne pouvons pas toujours y faire grand chose au moment où tout cela nous arrive.
4 – L’anxiété n’est pas une forme de faiblesse.
Il est facile de reprocher à quelqu’un ce qu’on ne vit pas soi-même au quotidien. Et toute forme de combat est légitime, y compris ceux que l’on connaît peu ou pas du tout. L’anxiété peut toucher tout le monde. Elle peut survenir sans prévenir pendant une période émotionnellement complexe de notre vie. Son intensité varie d’un individu à un autre, elle peut être le résultat d’une forte sensibilité. Or, nous savons que cette dernière particularité n’est en aucun cas une faiblesse. Vous n’imaginez pas tout le travail sur nous-même que nous faisons chaque jour pour nous en sortir, pour prendre du recul et vivre pleinement notre vie.
5 – L’anxiété, ce n’est pas juste « du trac » ordinaire.
Le trac est une forme d’appréhension que l’on peut ressentir juste avant une prestation, le plus souvent orale, liée à la crainte de bafouiller, par exemple. Certaines personnes trouvent une dimension stimulante au trac : on est excité.e, notre rythme cardiaque s’accélère… L’effet a tendance à s’évaporer pendant la prestation. Cet état est à différencier de l’anxiété qui elle peut durer dans le temps, s’installer dans notre corps, notre tête. Elle est souvent liée à la peur de l’avenir, de ce qu’il pourrait être, pas nécessairement à une action qui s’inscrit dans le temps.
6 – L’anxiété n’est pas un sujet de moquerie.
Si la personne qui est exposée à une forte dose d’anxiété ne le consent pas, il n’est pas sain de rire de ce qui peut faire énormément de mal au quotidien. Cela semble évident dit comme ça, mais il est problématique d’user de la moquerie à l’égard de quelque chose qui ne nous concerne pas forcément ou que l’on ne connaît pas. Vous ne pouvez pas faire preuve d’empathie si vous n’en avez pas, car non, on ne choisit pas d’en avoir. En revanche, le bon sens doit nous alerter : se moquer n’est jamais une bonne idée.
7 – L’anxiété n’est pas un sujet à éviter.
Non, les choses ne se règlent pas en se disant « qu’il y a bien pire dans la vie« . L’anxiété est à prendre sérieusement en considération, qui que nous soyons et si le sujet a besoin d’être abordé par la personne concernée, écoutez-la si vous en avez la force. Dans le cas inverse, redirigez-la vers des professionnel.le.s qui seront en mesure de lui apporter une meilleure aide. Quoi qu’il en soit, couper la personne qui vit ce moment difficile ou lui demander de tout cacher peut être une expérience douloureuse à vivre.
8 – L’anxiété n’est pas une simple excuse.
Il n’y a pas de « quand on veut, on peut » qui tienne. D’ailleurs, cette expression me semble bancale, réductrice. On peut vouloir de toutes nos forces, mais on ne peut pas toujours accomplir ce que l’on veut tout de suite pour des raisons qui nous concernent. L’anxiété peut être très paralysante et cela suffit comme excuse pour ne pas se lancer tout de suite, si on ne se sent pas prêt.e. Non, ce n’est pas de la mauvaise volonté. Tout est réel. L’avenir peut attendre. Faire une pause n’est pas un drame.
9 – L’anxiété peut se maîtriser. Nous pouvons nous en sortir.
Pour terminer ce post, j’aimerais vous rassurer. Même si cela vous semble insurmontable à l’instant où vous me lisez, vous y arriverez. Vous gagnerez. Vous saurez maîtriser tout ce que vous pensez ne pas savoir ou pouvoir maîtriser en vous. Cela prendra tout le temps qu’il vous faudra, mais cet état n’est pas permanent. Et surtout, n’ayez pas peur de demander de l’aide. Avoir cette impulsion est le plus grand pas en avant que vous puissiez faire.