L’introversion est un terme mal compris par notre société, si bien que même les définitions issues du dictionnaire peuvent nous induire en erreur. Mais si les termes d’introversion et d’anxiété sociale ne sont pas synonymes, comment bien différencier les deux pour ne plus jamais se tromper ?
Dans mon post carrousel publié sur Instagram intitulé « dis-moi que tu es une personne introvertie sans me dire que tu es une personne introvertie », j’ai reçu plusieurs retours similaires.
« Ce qui est décrit ici, c’est de l’anxiété sociale »
« Non, tout ça illustre des comportements de personnes inadaptées socialement« (je trouve cette expression très violente, personnellement, mais ce n’est pas le sujet ici).
« Comment on fait la différence ? »
Suite à ces messages, j’ai eu envie de reprendre les exemples de ce même post pour bien différencier ces deux termes, qui peuvent servir de vrais exemples afin de vous aider à vous projeter (et ne pas vous blâmer parce que vous seriez « inadapté.e socialement », parce que personne n’a le droit de vous dire ça et vous ne méritez pas d’entendre ces mots).
« Je laisse sonner mon tel tout en regardant l’écran et le numéro qui s’affiche »
Introversion : Je ne suis pas en mesure de répondre ici, j’ai envie d’être tranquille… S’il y a urgence, je réponds, mais j’ai LE DROIT de prioriser mes besoins sans que l’on dise que je suis égoïste. Je ne suis pas à la disposition des autres, ça ne fait pas de moi une personne inadaptée socialement.
Anxiété sociale : J’ai peur de répondre au téléphone, j’ose pas décrocher, j’ai peur de bégayer, de dire une bêtise, j’anticipe les appels, j’anticipe ce moment, j’ai peur des blancs, j’ai peur que ça se passe mal, bref, j’ai surtout… peur.
« J’attends qu’il n’y ait plus personne dans le couloir pour aller sortir mes poubelles »
Introversion : J’ai envie de sortir tranquille, le voisin d’en face a tendance à être un moulin à paroles, j’ai pas spécialement envie de discuter là, maintenant, en jog’ et avec mes cheveux décoiffés, et puis… j’ai ma série qui m’attend.
Anxiété sociale : J’ai pas envie de me taper la honte devant les voisins, de ne pas savoir quoi dire et de passer encore pour la personne bizarre de service. Je n’ose pas sortir, alors j’attends que ce soit plus tranquille.
« J’ai plus de livres dans ma bibliothèque que d’ami.e.s sur Facebook »
Introversion : Mes amitiés sont moins nombreuses, mais elles me suffisent pour m’épanouir, mes passions ont une place importante dans ma vie et j’ai besoin de cet équilibre pour me sentir bien. Je privilégie la qualité dans mes relations et c’est ok.
Anxiété sociale : Ne pas avoir beaucoup d’amitiés, malgré le besoin, ça peut arriver. Mais je n’ai pas non plus à en ressentir de la honte, ça ne fait pas de moi une personne inintéressante, ou nulle, ou infréquentable. Parfois, on n’arrive pas à se lier au seul groupe qui se trouve à proximité de nous, faute de points communs.
« Je peux disparaître pendant quelques jours à cause d’un trop-plein »
Introversion : J’ai vu trop de monde et j’ai aussi eu l’occasion de beaucoup discuter. Même si c’était chouette et intense, ma batterie sociale s’est vidée et j’ai besoin de faire une pause pour revenir en forme, car ma solitude, j’y compte beaucoup, c’est un besoin vital !
Anxiété sociale : J’ai envie de sortir, mais je n’ose pas, car j’anticipe ce que l’on pense de moi en général. j’ai peur du ridicule, de la moquerie, de l’oubli, de ne pas retenir l’attention, je crains les questions embarrassantes… Et je n’ose pas demander si je peux venir par peur du rejet.
« Je trouve que 75% des discussions sont inutiles, je préfère garder mon énergie »
Introversion : Parler pour ne rien dire de particulier m’embête, et le silence en lui-même ne m’effraie pas, bien au contraire. Je n’aime pas spécialement combler les vides, mais je peux m’exprimer beaucoup quand le sujet m’intéresse ! C’est vraiment relatif à une question d’intérêt. Le small talk ne m’intéresse pas.
Anxiété sociale : En vérité, j’aimerais discuter, j’adorerais… Mais je ne sais pas comment engager la discussion, encore cette fichue peur du regard des autres, et du jugement sur ma personne ou sur ce que je pourrais dire de potentiellement ridicule.
« Je peux passer des journées entières en solitaire devant un jeu ou avec un livre. »
Introversion : Je privilégie beaucoup les activités en solo parce que ça me donne de l’énergie et je me régénère de l’intérieur la plupart du temps… C’est une question de goûts, certaines personnes ont besoin de sortir pour gagner de l’énergie, moi je préfère souvent ce programme-là. C’est une vraie source de bonheur.
Anxiété sociale : Je reste chez moi, même si j’ai très envie de sortir mais le simple fait de mettre un pied dehors m’inquiète. J’anticipe tout, je me pose plein de questions… Alors au dernier moment, je rebrousse chemin. C’est plus simple.
« Mon projet de vie est de vivre dans une cabane dans la forêt »
Introversion : C’est bien sûr très imagé, mais je rêve de mener une vie paisible, loin du bruit, loin de l’effervescence du monde, proche de la nature et des choses authentiques. Non, ça ne veut pas dire que je ne vais pas bien, au contraire ! Chaque personne possède ses propres buts dans la vie, c’est potentiellement le mien ici.
Anxiété sociale : Parfois, je rêve de me retirer du monde pour ne plus subir le regard parfois très dur des autres, pour ne plus devoir faire toutes ces choses qui m’effraient, qui me font parfois paniquer. Tout serait si simple si j’avais davantage d’assurance…
J’espère que cet article vous a permis d’y voir plus clair.
Je suis moins présente ces derniers temps mais je vous prévois des news très bientôt !