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L’invalidation émotionnelle, ou quand le reste du monde n’accepte pas l’expression de vos émotions

« Il y a pire que toi, « ça va aller, n’en parlons plus »… Pourquoi nos émotions sont-elles toujours de trop au sein de notre société et de nos institutions ? J’ai tenté d’analyser le concept d’invalidation émotionnelle et approfondi le sujet afin d’éveiller nos consciences.

Lorsque nous n’allons pas bien, nous pouvons ressentir le besoin urgent de nous confier à quelqu’un, de préférence une personne digne de confiance face à l’affluence de ces émotions qui débordent de nous.

Mais pourquoi parfois, ça déborde ? Pourquoi certains jours, le cœur est-il si lourd que nous ressentons le besoin de vider notre sac au lieu de garder tout ce qui nous submerge pour nous ? Qu’est-ce que cela change, de verbaliser ce qui brûle tout à l’intérieur ? Pourquoi le besoin de s’ouvrir à l’autre semble-t-il s’imposer avec autant d’intensité ?

La réponse est simple, en fin de compte : nous nous confions pour que nos émotions soient validées.

L’impact des émotions sur notre vie

Je me représente les émotions comme un tas de petites flammes intérieures dont les tailles peuvent varier en fonction du temps et des circonstances de la vie. Lorsque celles-ci sont trop imposantes, j’ai le sentiment de perdre un peu le contrôle de tout ce qui fait partie de moi. Une émotion, ça ne se contrôle pas, ça se dompte. Lorsque je sens que je n’arrive plus à cohabiter avec elles, j’aimerais pouvoir les partager avec quelqu’un. Je ne cherche pas de solution, en partageant mes émotions. Non, à vrai dire, j’attends des mots tendres, une expression de soutien, quelques encouragements, j’aimerais entendre que je suis capable de vivre avec ces émotions, que je peux les affronter, qu’elles sont légitimes, pas toujours rationnelles, mais que malgré cette absence de rationalité dans tout ce que je sens me piquer, oui et encore oui, j’ai le droit de ressentir, ce n’est pas grave, ce n’est pas un drame et encore moins de ma faute. Même s’il n’existe pas d’issue de secours, je voudrais simplement comprendre que je ne suis pas qu’un ovni qui est émotionnellement extrême ou que je devrais fonctionner autrement.

Quand nous faisons mention d’une émotion, nous n’attendons pas toujours une solution concrète à nos problèmes, car cela n’est pas toujours possible. En revanche, à travers la confession, nous cherchons à trouver une forme de considération émotionnelle, une voix qui nous dit « je te comprends, et si jamais je ne te comprends pas bien ou assez bien, je compatis et je ne remets pas en cause ta tristesse. Je suis là et je te crois. »

La magie opère, la magie humaine : nous allons un peu mieux, là où nous pensions que tout était perdu. Lorsque nos proches prennent en compte nos émotions, nous arrivons petit à petit à les accepter. Et c’est l’acceptation de nos émotions qui nous mène vers le chemin tranquille de la paix intérieure.

Accepter, c’est avancer. Cette phrase-là n’a rien d’extraordinaire, j’en conviens. Elle a pourtant sauvé toute ma vie. Bien sûr, le chemin vers l’acceptation n’a rien d’un long fleuve tranquille. Il nous confronte souvent à des vérités difficiles à digérer, mais ces dernières sont essentielles pour avancer.

Mais hélas, il se produit parfois ce que l’on redoute le plus : l’invalidation émotionnelle. Et là, ça coince.

Qu’est-ce que l’invalidation émotionnelle ?

C’est l’acte de ne pas prendre en considération nos sentiments, de remettre en question la légitimité de nos émotions. Dans le cas d’une invalidation émotionnelle, vous ne serez pas écouté.e, vos ressentis seront minimisés, vous ressentirez une forme de rejet de la part de l’autre. Pire encore, votre point de vue, votre consentement (à entendre, à dire, à faire quelque chose) ne seront pas respectés.

Et c’est un vrai problème, puisque par ce procédé, la personne qui invalide vos émotions se place au-delà de vos limites, elle vous touche dans un moment clé, au moment où vous exposez toute votre vulnérabilité. Et ça peut faire très mal. Cela peut mettre à mal de nombreuses relations et nous inciter à couper toute forme de communication.

Or, dans toute relation, on le sait, la communication est la clé.

Le plus douloureux, c’est lorsque les personnes qui ne nous apportent pas ce soutien émotionnel sont nos proches, ces personnes en qui nous accordons toute notre confiance. Il peut être question de nos partenaires de vie, de nos parents, de nos ami.e.s.

Si j’écris tout cela, c’est parce que cela arrive bien plus souvent qu’on ne le pense. Nos proches peuvent avoir eux-mêmes vécu des situations d’invalidation émotionnelle et l’avoir intégré dans leur manière de vivre. Dans ce cas, ils, elles perpétuent ces actions et les dirigent vers vous. Cela n’excuse bien entendu rien, mais j’estime que nous pouvons mettre fin à ce cycle en prenant conscience qu’il s’agit là d’invalidation émotionnelle et que nos sentiments sont non seulement réels mais légitimes, quoi qu’on en dise.

Quels sont les répercussions de l’invalidation émotionnelle ?

L’invalidation de nos émotions nous marque au fer rouge, surtout lorsque celle-ci commence dès l’enfance. Cela va impacter considérablement nos relations, mais aussi le rapport entretenu avec nous-mêmes.

Ce traitement peut nous pousser malgré nous à réprimer nos émotions, à ne pas en faire état, ou pire, à ne pas les prendre au sérieux, faire comme si elles n’existaient pas ou que notre expérience de vie ne compte pas, n’est pas réelle, que les expériences qui nous ont fait du mal n’ont pas eu lieu.

Avec le temps, nous pouvons aussi avoir du mal à les identifier, à reconnaître que nos limites ont été dépassées, nous pouvons parfois ne pas les fixer du tout, ne jugeant pas cela utile. Dans ce cas, on peut aussi parler d’une forme d’auto invalidation émotionnelle.

Dans mon cas personnel, j’ai récemment remarqué que j’exprimais sans cesse le besoin de me justifier ou de trouver une raison factuelle pour expliquer ce que je ressentais. Parfois, sous le poids des émotions, je craque, et lorsque je craque, je me surprends à m’excuser jusqu’à ce que l’on me dise d’arrêter de m’excuser parce que mes raisons sont légitimes. Et cela me fait toujours bizarre de constater que mon entourage actuel, bien que très restreint, comprenne et reconnaisse mes émotions, car cela n’a pas toujours été le cas.

Une émotion, ça se justifie ou pas ?

Pas toujours ! Les émotions ne sont pas toujours rationnelles*, elles sont là, c’est tout ce qu’il faut retenir, à vrai dire, sans chercher plus loin que ça. C’est pour cette raison qu’il est inutile de vous excuser, puisque vous ne pouvez pas contrôler leur présence et l’impact qu’elles ont sur vous. Vous ressentez de la colère, de la jalousie, de l’amertume, du ressentiment, une profonde tristesse… Que cela soit justifié ou pas, vos émotions existent, et tant que cela n’affecte pas d’autres personnes autour de vous, vous avez le droit d’y mettre des mots, car vous n’y pouvez rien pour le moment, même lorsque le réalité de la vie vous fait réaliser que vos émotions partent d’une peur irrationnelle et que par conséquent, vous n’avez rien à craindre. Nos émotions s’imprègnent aussi de ce que nous sommes et ce que nous avons été, expérimenté, compris, assimilé. Nos émotions sont le fruit de notre vécu, et celles-ci peuvent ressortir à un moment clé de notre histoire.

Nos émotions font aussi partie de notre identité, et par conséquent de notre équilibre.

*Petit disclaimer suite à un retour que j’ai eu après première publication de cet article. En écrivant qu’une émotion n’était pas toujours rationnelle et que, par conséquent, il ne fallait pas chercher plus loin, je ne suis pas en train de vous demander de ne pas creuser derrière cette émotion. Ce que j’essaie d’expliquer à travers cette phrase, c’est que certaines fois, nous ressentons une forte émotion et que celle-ci ne rend pas tout à fait compte des circonstances, telles qu’elles sont vraiment. Quand je dis que je suis jalouse de quelqu’un, je n’ai aucune raison rationnelle de l’être : nous sommes deux personnes très différentes, nous avons chacun.e une histoire unique et des expériences différentes. Pourquoi être jalouse me direz-vous, alors ? Je n’en sais rien. Pourtant, cette émotion existe bien, même si elle ne possède pas de motif particulier, je suis jalouse, c’est tout. À l’instant où j’ouvre mon coeur, je n’attends pas que la personne à qui je confie mon sentiment de jalousie tente de trouver une explication rationnelle à ma jalousie. Bien sûr, il y a forcément des raisons qui appartiennent à mon champ de valeurs et de compréhension interne qui peuvent expliquer ma jalousie, mais quand j’exprime une émotion, je n’attends pas une fine analyse psychologique de ma personnalité. Lorsque je parle de validation émotionnelle, je parle de validation instantanée. Ça touche aussi d’autres situations. Ce matin, je serai peut-être mal lunée, je ne serai peut-être pas d’humeur et je n’ai pas de raison spéciale à fournir.

La société au coeur de nos questions

Au sein de nos institutions, on nous encourage de garder pour nous toute émotion négative. Ce serait comme sortir du rang, on plomberait l’ambiance lors de cette soirée en famille ou dans ce bureau exigu, à côté de ce baby-foot. D’ailleurs, je suis toujours amusée quand je remarque l’hypocrisie de ces phrases qui laissent entendre une forme d’inquiétude dans le ton employé. « Tu es sûr.e que ça va ? », « tu me le dirais si ça ne va pas ? », « n’hésite pas à venir me parler si tu en as besoin ». On nous demande de parler, de nous confier à cœur ouvert, mais avec quelques filtres de préférence, pour se donner bonne conscience, pour rayer la tâche « lui demander si ça va » de sa check-list. Mais au fond, ont-ils, ont-elles envie de vous entendre dire que non, vous n’allez pas bien ?

Mais alors, que faire, sinon se taire ? Parfois, on se conforte dans l’idée qu’il serait mieux de ne rien dire, car qui serait en mesure d’écouter ? Pourquoi nous exprimer, alors que nous prenons le risque d’être encore plus blessé.e par la douleur d’une invalidation émotionnelle, entendre que « nous en faisons trop », que ce qui a écroulé notre monde n’est finalement « rien de grave » puisque ça va « passer » ? Nous apprenons que ce que nous disons, faisons, ressentons n’est rien de bien terrible. Pour l’estime de soi, c’est un coup dur, mais c’est aussi le cas pour notre confiance en notre capacité d’action.

Or, nos émotions font aussi partie de notre identité, et par conséquent de notre équilibre. Les nier, c’est vivre avec des blessures qui ne sont pas soignées, laisser place à une profonde solitude intérieure.

Pourquoi nous ne validons pas les émotions des autres ?

Il existe de nombreuses raisons qui font que nous ne validons pas les émotions des autres. D’ailleurs, je pense que nous avons tous.tes déjà invalidé les émotions de quelqu’un sans le vouloir pour des raisons variées. Le tout est de s’en rendre compte au plus vite pour éviter une déconvenue dans le futur.

Pour les raisons, je dirais que la société et les nombreux tabous qui en découlent ne nous épargne pas, ce qui peut nous amener à invalider les émotions d’une personne. La société nous construit, nous façonne, cela passe aussi par l’environnement familial, le milieu dans lequel on grandit. Pour le cas du cadre familial, on nous apprend parfois à éviter de parler d’émotions. Comment valider les émotions d’autrui quand on ne sait pas valider les nôtres ? Dans ce cas, que faire de nos émotions « de trop » ? Les garder pour nous ? Les exprimer ? En faire quelque chose de particulier, mais dans ce cas… quoi ? Les jeter à la poubelle ?

Une émotion est une pièce de puzzle, et nous avons besoin de trouver sa pièce manquante pour en donner un sens, une existence à part entière et ainsi terminer de construire notre identité.

Par ailleurs, au sein de notre monde, la santé mentale n’est pas une priorité. La santé mentale est un tabou. Il y a à mon sens derrière cette façade une peur de se confronter à quelque chose de plus profond. Nous avons peur d’avoir peur, peur que cet.te autre, sur qui nous sommes censé.e.s veiller, n’aille pas bien. Alors on se braque.

Nous pouvons invalider des émotions parce que nous n’avons pas ou peu d’empathie, ou parce que se mettre à la place de l’autre ne va pas toujours de soi, surtout lorsque le quotidien de la personne concernée est très éloigné du nôtre, c’est plus difficile de se projeter et de compatir. Pour le cas de l’empathie, ce n’est pas grave d’en avoir moins, on n’y peut pas grand-chose. Mais je pense qu’il est important de garder à l’esprit que notre monde intérieur est ce qu’il est et que les émotions peuvent prendre une place immense dans la vie de l’autre. Je ne vous demande pas de comprendre, mais juste de prendre conscience de cette donnée-là, de garder cela dans un coin de votre tête.

Aussi, nous pouvons tourner le dos aux émotions des autres parce que nous avons un ego très développé et que nous ne supportons pas d’avoir tort, de nous être trompés, de ne pas toujours avoir bien agi, notamment avec nos enfants. Ainsi, nous tentons de nous dérober d’une vérité qui fait du mal.

En définitive, nous invalidons les émotions qui nous font peur, par réflexe, par instinct de protection, de survie. Parce que nous sommes effrayé.e.s par l’impact qu’elles peuvent avoir sur nous. Bien entendu, il est tout à fait légitime qu’un.e proche ne se sente pas émotionnellement capable d’entendre ce que vous avez à dire et il convient de respecter cela. Dans le cas précis, la personne en question peut vous recommander d’aller voir un.e professionnel.le pour en parler plus librement, sans pour autant invalider vos émotions.

Pourquoi valider les émotions des autres est-il un acte important ?

Sentir que nos émotions sont validées est un élément crucial dans notre développement personnel. Cela nous permet non seulement d’accepter nos émotions, mais aussi d’y trouver une forme de légitimité, c’est ainsi que l’on passe à autre chose !

C’est aussi une façon de se sentir soutenu.e, moins seul.e, de ressentir que ce que l’on a vécu est injuste, terrible, triste, que nous avons des raisons de ne pas nous sentir bien et d’être en colère. J’ai le sentiment que pouvoir se dire « cette personne me comprend, j’ai eu raison de lui en parler » nous apprend à nous estimer davantage, à être plus vigilant.e quant à nos émotions négatives, à être plus alerte quand on entend cette fameuse sonnette d’alarme émotionnelle, à faire confiance à son instinct et par extension apprendre à s’aimer et à se respecter.

Sentir que nos émotions sont reconnues, c’est rajouter une pièce de plus à notre identité, à faire notre authenticité, forger notre caractère unique, qui n’est pas toujours dans les normes, savoir que nous pouvons avoir une place quelque part, sans faire semblant, sans porter de masque, un espace à soi où nous avons le droit d’être nous-même. Se sentir reconnu.e, c’est un pas de plus vers un rééquilibrage émotionnel. Apprendre à identifier et légitimer nos émotions, c’est apprendre à se connaître. Une émotion se transforme, elle perd en intensité, la colère se mue en tristesse, la tristesse en acceptation, l’acceptation mène vers un nouveau départ. Identifier ses émotions dès le début facilite ces étapes. On guérit mieux. On guérit plus vite.

Valider les émotions de quelqu’un, c’est reconnaître son existence en tant qu’être humain qui réfléchit et qui possède des failles, des peurs, des angoisses, des sentiments. Je n’ai pas toujours eu la chance de voir mes émotions validées, loin de là. Et aujourd’hui, malgré toute cette expérience, je suis fière de réaliser que mes émotions sont importantes. Et j’ai envie de me battre pour que vous aussi, vous réalisiez cela.

Comment se manifeste l’invalidation émotionnelle ? Comment valider émotionnellement une personne ?

Ce sont des phrases qui sortent, l’air de rien, entre l’entrée et le fromage, pendant un repas de famille. C’est parfois l’épilogue d’une réunion individuelle avec son boss. C’est une discussion avec son partenaire qui prend une fin abrupte et prématurée. Comme je l’ai précisé juste avant, nous pouvons tous.tes invalider émotionnellement, sans le vouloir, en pensant bien faire. C’est humain de se tromper. Mais fort heureusement, ce n’est pas une fatalité.

Comment une invalidation émotionnelle se manifeste ? Et surtout, comment cesser d’invalider ?

  • Minimiser la parole de la personne concernée, on va même remettre en question la personnalité de celle, celui qui se confie ou son degré de sensibilité, comme s’il était possible d’arranger ça. Spoiler : non, ce n’est pas possible.

EXEMPLES :

« C’était pas si grave, tu en rajoutes. »
« Comme d’habitude, tu en fais des caisses. »
« Tu es trop sensible, trop susceptible ! »

« Tu te prends la tête, tu penses trop. »
« C’est sûr que tu en fais tout un plat pour rien. »

COMMENT VALIDER L’EMOTION :

On admet que cette émotion existe sans la remettre en question, même si on ne la comprend pas.

« Je comprends que tu te sentes vexé.e, je m’excuse si ces mots ont été durs pour toi »
« Oui, c’était maladroit, tu as toutes tes raisons d’être blessé.e »
  • Évoquer une « prescription » par rapport à certains événements liés au passé, remettre en cause la véracité de ses propos.

EXEMPLES :

« C’était il y a longtemps, change de disque. »
« Il y a prescription, tu vis trop dans le passé. »
« Passe à autre chose, c’est bon, on a compris. »

COMMENT VALIDER L’EMOTION :

En matière d’émotions, le « délai de prescription » n’existe pas (hélas). Lorsqu’une personne vit dans le passé et peine à se remettre d’une situation, c’est qu’il y a une raison. Elle a besoin de verbaliser, mais aussi d’un déclic salutaire.

 » Même si nos vécus sont similaires, nos émotions ne le sont pas, je suis désolé.e et te soutiens »
« Ce que tu as vécu est grave, je te crois »
« Veux-tu qu’on en discute ? Qu’est-il possible de faire pour que tu puisses avancer sereinement ?
  • Reprocher à la personne de tout inventer, affirmer que nous n’avons pas prononcé certaines paroles blessantes alors que c’est pourtant vrai.

EXEMPLES :

« Tu mens, il ne s’est jamais rien passé de tel »
« Je n’ai jamais dit ça, tu inventes ! »

COMMENT VALIDER L’EMOTION :

En admettant ses torts. De toute façon, le mal est fait et dans le cas présent, laisser de côté notre ego est la meilleure solution. Reconnaître ses erreurs est l’acte le plus humain qui soit.

« « Je m’excuse sincèrement de t’avoir fait du mal. »
« Oui, je reconnais avoir dit cela et je comprends ta colère »
« Tu ne méritais pas ça, tes émotions sont légitimes »
« J’ai dépassé tes limites alors que tu m’avais dit ‘non’ : je te présente mes excuses »
  • Réagir avec indifférence face à la douleur et répondre à celle-ci par des invitations à se taire.

EXEMPLES :

« Arrête de pleurer ! »
« … Tu vas te taire enfin ? »
Les rires sarcastiques, la moquerie, les yeux levés au ciel, l’ignorance pure et dure.

COMMENT VALIDER L’EMOTION :

En se mettant à l’écoute, en ouvrant le dialogue, en communiquant vraiment. Même si on ne la comprend pas, l’émotion ressentie peut toucher quelqu’un d’autre intensément. Ce n’est pas parce que vous ne vivez pas cela que cela n’existe pas.

« Je t’écoute, je suis ouvert.e à la discussion, discutons-en »
« Je reconnais ce que tu as vécu, mais actuellement« 
« Je ne sais pas si je suis capable de tout entendre mais je te soutiens et t’encourage à te confier »
  • Constater nos privilèges à outrance : cela ne fait pas partir la douleur. Ce n’est pas une raison valable pour invalider un ressenti et ne pas le prendre en considération.

EXEMPLES :

« Camille a vécu pire que toi et il va bien »
« Lucile est dans une situation plus compliquée que la tienne et pourtant elle ne s’en plaint pas »
« Tu as un toit et de quoi manger, tu devrais arrêter de te plaindre ! »

COMMENT VALIDER L’EMOTION :

Toute émotion est légitime, ce n’est pas parce qu’il y a « pire ailleurs » que cela nous dispense d’en parler. Si on suit cet argument jusqu’au bout, on invalide tout travail précieux lié au développement personnel ou à la santé mentale qui a été réalisé.

« Tes émotions sont importantes, tu as aussi tes raisons de te sentir mal »
« Tu as le droit d’aller mal, toi aussi. »
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  • Invalider une émotion en invoquant l’autorité et le respect des ainé.e.s à tout prix.

EXEMPLES :

« « De mon temps, on utilisait le martinet« 
« Si tu avais la voisine comme mère, elle t’aurait foutu des droites et tu marcherais droit« 
« Tu as un toit et de quoi manger, tu devrais arrêter de te plaindre ! »

COMMENT VALIDER L’EMOTION :

Ce n’est pas parce qu’on est plus âgé.e que l’on a forcément raison sur tout. Nous sommes humain.e.s, nous pouvons nous tromper, quel que soit notre âge. On peut amorcer une discussion en admettant ses torts et en s’excusant.

« Peux-tu me dire ce qui t’a touché.e ? »
« Je reconnais avoir mal agi, je m’excuse pour ça »
« Si tu veux, nous pouvons discuter de nos ressentis respectifs »
  • Rejeter la responsabilité des maux de la personne sur la personne elle-même.

EXEMPLES :

« Rien ne serait arrivé si tu n’avais pas fait ça »
« Tu ne peux le reprocher qu’à toi, tant pis pour toi »
« Tu vois, je te l’avais dit et tu n’as pas écouté ! »
« c’est ce que tu as voulu, maintenant tu assumes »

COMMENT VALIDER L’EMOTION :

Dans la vie, nous pouvons faire de mauvais choix. Nous ne sommes jamais préparé.e.s à vivre une mauvaise expérience. Nous attendons quand même du soutien en cas d’échec et des mots réconfortants. De toute façon, impossible de changer le passé.

« Je suis désolé.e que les choses ne se passent pas comme tu le voulais »
« Ce n’est pas de ta faute, tu as cru bien faire »
« Je suis là si tu veux en discuter »
  • Utiliser des insultes ou des expressions psychophobes pour invalider nos réactions quand on nous pousse dans nos derniers retranchements.

EXEMPLES :

« Tu es fou, folle, hystérique, taré.e »
« T’as un gros problème »,
« Va consulter »…

COMMENT VALIDER L’EMOTION :

Vous ne comprenez pas une réaction ? Cela arrive, nous ne réagissons pas tous.tes de la même façon face aux épreuves de la vie. De même, une réaction plus sèche ou agressive ne doit pas être un motif pour utiliser des expressions psychophobes.

« Je t’écoute, je ne comprends pas tout mais j’aimerais que nous discutions de tout ça »,
« Ce n’est pas de ta faute, tu as cru bien faire »
« Tu n’as aucun problème, tu n’es pas ‘trop’, tu es toi…

Vers une nouvelle dynamique dans une relation.

Je suis persuadée qu’en faisant plus attention à tous ces détails et en amorçant une vraie discussion, nous pouvons redonner un second souffle à nos relations.

Bien sûr, tout ne peut pas être parfait, et rien ne le sera jamais vraiment, mais en s’écoutant un peu, les choses iront mieux.

Valider les émotions des autres, c’est créer ou recréer une vraie connexion émotionnelle et cela va significativement consolider les rapports. Sentir que vos émotions sont acceptées va instaurer un beau rapport de confiance, vous vous sentirez plus légitime dans l’expression de vos émotions, vous saurez mieux identifier ce qui ne vous rend pas heureux.se dans votre vie, ce que vous voulez, mais surtout ce que vous ne voulez pas.