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Quelle introverti.e es-tu quand t’es énervé.e ?

Être passif agressif ou faire la gueule ? Je me tâte. Et toi, tu es quel genre de personnage énervé ?

Aujourd’hui, j’ai eu envie de réaliser une petite typologie de l’introverti.e énervé.e.

De mon côté, je suis irrésistiblement passive agressive au point de m’agacer toute seule après avoir prononcé les mots interdits, un brin déserteur (vive le mode avion), je hurle souvent intérieurement, je pense que Marcel Proust peut m’adouber de là où il se trouve (sans prétention), je sens trop souvent les larmes monter lors d’une potentielle confrontation… sans parler de la rage que je contiens bien trop. ⁣

Et toi, alors ?

Le.la pro du « passif agressif ».

Un message à faire passer ? Pourquoi user inutilement de ses cordes vocales quand on peut faire passer le message de la façon la plus insupportable qui soit afin de jouer avec les nerfs de son interlocuteur.ice ? Tel.le ton chat qui joue avec sa proie pendant 30 minutes avant de la ramener à ton chevet en guise de cadeau, tu aimes torturer mentalement celles et ceux qui sont la cause de ton agacement et tu leur fais payer très cher tes émotions en pagaille. C’est pire que tout. Tu le sais. Tu en joues. Insensé.e, insensible.

La personne qui boude.

On l’a compris à force, t’en fais pas : tu fais la gueule. Tu vas le faire savoir aussi longtemps que nécessaire en fronçant les sourcils et en croisant les bras sans rien dire. Tu nous laisseras en vu sur les réseaux le temps que la frustration redescende et qu’on finisse par te manquer. Une explication ? Bien sûr que non. Une part de gâteau sinon ? Bien sûr que oui, mais tu en dégusteras chaque bouchée le visage fermé. Tes bruits de bouche exagérés nous feront savoir que tu veux en découdre et bravo, ça marche, t’as réussi à nous énerver.

Le déserteur de ta vie.

Si tu étais une lettre, tu serais le « e » dans La Disparition de Georges Perec : plus là. La légende raconte que tu es parti.e de la soirée en catimini. La légende raconte aussi que tu t’apprêtes à ne plus donner de news pendant une durée indéterminée, le temps de reprendre tes esprits, réfléchir à ce qui t’a frustré et qui tu comptes ghoster pour une durée indéterminée (ou pour toujours). Un petit DM sur Messenger, Discord ou Whatsapp n’y changeront rien, t’es en mode avion… Et tu jubiles quand t’apprends qu’on a essayé de te contacter.

Le roi, la reine de l’octogone.

Sans arbitre, ni règle, tu fonces tête baissée. De nature calme, tu gères pourtant les conflits comme des combats de catch. La recette est simple : un peu de drama et des grognements de protestation. Tu confrontes celles et ceux qui sont à l’origine de ton courroux parce que parler calmement ne suffit plus pour donner des leçons à ces êtres qui méritent un petit savon des familles. Tu mouilles le maillot pour la bonne cause : tu veux que cette histoire se finisse maintenant puis qu’on se taise à jamais. Exactement comme le mariage de ta cousine.

Celui, celle qui hurle intérieurement.

Non, tu ne cherches pas la bagarre. Les conflits sont ta hantise, tu es plutôt du genre à maintenir l’harmonie sociale à tout prix… Tout ça au détriment de ta santé. En réalité, t’as juste envie d’exploser et de leur dire que tu n’en peux plus de leurs sales tronches et du son nasillard de leur voix. Même ton inconscient te fait savoir que tu devrais songer à prendre des cours de boxe à force de botter les fesses de ton entourage chaque nuit dans tes songes agités. Et pourtant, tu restes là et tu encaisses parce que tu ne voudrais pas les vexer, ces gens qui ne se gênent pas pour te vexer.

Le Marcel Proust de tes MP.

Devant l’objet de ton agacement, tu ne dis rien. En réalité, tu attends. Tu cherches le ton, tu guettes l’inspiration, la poésie qui viendra habiter ce long message privé aussi salé qu’une graine de tournesol qui pique un peu trop la langue. Tu veux créer l’impact, et souvent, l’écrit est une excellente manière d’amorcer un octogone sans règles (et sans les mains). Et puis, ça te laisse le temps de choisir tes mots avec intelligence pour atomiser la partie adverse comme elle le mérite. Un petit café, une promenade et ton sens de la formule imparable s’occupe du reste. Bravo.

Celui, celle qui ne sait pas s’énerver.

En fait, ce n’est pas que tu ne sais pas t’énerver, c’est juste qu’à chaque fois que t’ouvres la bouche, tu fonds en larmes pour une raison inconnue. C’est l’émotion. Et oui, tu es très émotif.ve, c’est comme ça. Chaque mot prononcé se fracasse contre tes sanglots imminents et c’est à vrai dire assez peu crédible quand on veut argumenter un peu concernant les motifs de sa frustration. Même en t’essayant à la technique de la respiration du petit chien, rien n’y fait. Pourtant, ton intervention était si fracassante dans ta tête sous la douche hier soir. Dommage.

Une bombe à retardement.

Mais oui, tout va bien. Tu vas bien. I’m fine, aimes-tu prononcer avec ton charmant accent français comme pour te convaincre que rien ne peut t’atteindre. En réalité, tu tues les gens qui t’embrouillent et qui se foutent de ta gueule dans tes rêves depuis que tu as quatre ans. Tu penses maîtriser l’art si complexe de la patience. En réalité, tu es à deux doigts de te rouler par terre en pleurant à chaudes larmes et en insultant le sol, le ciel et le reste de la terre. Il serait bon de dire ce que tu penses pour ta santé, quand même.

Le spectateur.ice dans les gradins.

Toi, t’es pas du genre à t’énerver mais plutôt à regarder les autres s’embrouiller, un sachet de pop-corn entre les mains. T’as l’air bien depuis ce recoin sombre où tu admires le spectacle les bras croisés et la bouche grande ouverte. Tu n’en perds pas une seule miette. Ta tête tourne au fur et à mesure des prises de parole, comme si tu étais l‘un de ces gars à chapeaux dans les gradins pendant un match de tennis très prenant. Sauf que non, il serait temps de retourner sur terre, tu n’es pas à Roland Garros. Au moins, il y a un peu de rebondissements ce soir : tu commençais à piquer du nez.