Voici 6 termes à bannir absolument quand on parle de nous, personnalités introverties. Mettons fin aux stéréotypes.
Quand on va faire quelques recherches autour du terme « introversion », on peut être très vite surpris.e quand on connaît son véritable sens… ou pas du tout étonné.e, c’est ça qui est le plus triste.
Il y a des mots, des groupes de mots qui sonnent mal et qui font mal. Qui ne nous définissent pas, et on le sait tout au fond de nous.
Je suis aussi ici pour démêler le vrai du faux, pointer du doigt les stéréotypes autour de l’introversion. En attendant d’explorer d’autres horizons, sur d’autres plateformes, d’autres espaces, pour diffuser le message au plus grand nombre.
Quels sont ces termes ?
1 – « Ermite »
C’est un mot fort. Il désigne une personne qui a fait le choix de mener une vie reculée, plongée dans la solitude la plus absolue, une solitude méditative, parfois spirituelle. Même si cela peut être valable pour certaines personnalités qui ont une inclinaison introvertie assez marquée, ce terme n’est pas synonyme d’introversion pour autant. Une personne introvertie puise son énergie en elle-même et a besoin de moments de solitude, mais cela ne signifie pas qu’elle s’enferme pour autant. On peut être introverti.e et apprécier le contact humain, ressentir un besoin puissant de se connecter aux autres. Ces moments sont très appréciés et combinés à des instants plus solitaires, quand la fatigue se fait ressentir.
2 – « Asocial.e »
Être asocial se définit le plus souvent par un refus des normes sociales ou une inadaptation à la vie en société. On peut être introverti.e et être tout à fait sociable. On peut être introverti.e et comprendre les codes inhérents à notre société. Ce n’est pas parce que nous avons besoin de nos moments à nous que nous ne savons pas nous impliquer dans notre groupe d’ami.e.s, de collègues, au sein d’une communauté. Nous avons juste besoin de recul pour mieux avancer. Cela fait partie des nombreuses composantes de notre personnalité. Et en cas d’inadaptation, nous avons toute la vie pour apprendre, avancer comme on l’entend, c’est encore mieux lorsque nos proches nous accompagnent avec bienveillance. Chacun.e avance à son rythme.
3 – « Mal dans sa peau »
Je crois que nous avons tous.tes des failles, des aspects de notre personnalité que nous assumons moins. En tant qu’introverti.e c’est plus difficile car notre société ne nous valorise pas, mais pour autant, ce n’est pas parce que nous sommes introverti.e.s que nous cultivons des complexes, que nous sommes mal dans notre peau. Une personne introvertie est naturellement plus discrète, mais cela ne signifie pas qu’elle n’a pas d’assurance. Il existe des personnes à inclinaison introvertie très sûres d’elles ! Rattacher l’introversion à un manque de confiance est un raccourci facile. Inversement, ce n’est pas parce qu’on est extraverti.e et que l’on est forcément libéré.e de nos démons. Notre manière de nous exprimer et notre tempérament n’est pas un indicateur fiable à ce niveau-là. Il faut souvent creuser un peu plus que ça…
4 – « Faible »
Pour moi, personne n’est faible. Nous possédons chacun.e une force que nous ne soupçonnons pas la plupart du temps, plus ou moins enfouie selon notre personnalité. En revanche, nous absorbons des émotions, nous contenons en nous des souvenirs pénibles, traumatisants qui peuvent nous hanter. Ces expériences peuvent nous paralyser, nous détourner de nos objectifs, mais cela n’a rien à voir avec une quelconque forme de faiblesse. Nous sommes plus fort.e.s que nos peurs, le tout est de nous en rendre compte. Être introverti.e n’est pas à la mode au sein de notre société occidentale, ne pas faire de bruit et prendre toute la place est souvent rattaché à des stéréotypes négatifs. Les introverti.e.s peuvent s’épanouir n’importe où et prendre la place qui leur revient à leur manière à condition que les autres leur laissent l’opportunité de s’épanouir avec patience et bienveillance. Et puis… vous avez ce que l’on dit de l’eau qui dort, n’est-ce pas ?
5 – « Froid.e »
Notre particularité, en tant que personnes introverti.e.s, c’est que nous avons souvent besoin de temps. Nous avons besoin de temps pour écouter les autres, pour nous imprégner de l’ambiance des lieux, pour nous familiariser avec les différentes personnalités, pour analyser les informations qui tombent au compte-gouttes, pour réfléchir avant de nous exprimer, tout simplement. Nous avons besoin de nous faire spectateur.ice.s du monde qui nous entoure avant d’en devenir les acteurs, les actrices. C’est ainsi que nous fonctionnons. Pour certain.e.s qui seront davantage dans l’expression spontanée, ces moments-là peuvent être perçus comme des aveux de détachement, une forme de froideur, de désintérêt. Ce n’est pas vrai ! Essayez de vous intéresser aux personnes plus réservées en leur posant des questions, par simple curiosité. Et vous verrez, au bout de quelques heures, que cette « froideur », vous ne la verrez plus de la même façon, et vous pourriez être très surpris.e de ce que vous verrez ou entendrez… Nous avons besoin d’un moment avant d’être parfaitement nous, d’où l’importance de cultiver votre patience.
6 – « Mystérieux.se »
C’est bien connu, l’inconnu peut effrayer, et pour certain.e.s, ça intrigue, ça leur permet aussi d’alimenter des théories sur le sujet, voire même deux ou trois fantasmes, si on a un peu d’imagination. Le fait d’être moins expansif verbalement peut mener à ce genre de constat de la part des autres… Personnellement, on m’a souvent qualifiée de « mystérieuse » alors que je n’étais que moi-même pourtant, juste un peu sur la réserve au départ. J’avais simplement besoin de temps et je savais que ça pouvait parfois impressionner, voire effrayer dans certains cas. Mais surtout, je crois que j’avais besoin que l’on me parle sans détour et que l’on ne s’attache pas seulement à l’image que je renvoie. J’aime quand on va au fond des choses, et je suis très peu douée pour animer des conversations de surface.