Qu’est-ce que tu fais quand t’es plongé.e dans ta chère et tendre solitude ? Le monde semble avoir très envie de le savoir, alors j’essaye de l’informer, si tu le veux bien.
La solitude fait partie de la routine de vie de grand nombre d’introverti.e.s. C’est là que nous pouvons recharger nos batteries, réfléchir, rêver, trouver la paix en somme. Et cette paix est vitale pour notre bien-être et notre santé dans sa globalité.
Mais bien souvent, cette solitude est mal perçue par cette société où tout va très vite. Pourquoi a-t-on besoin de solitude ? Quel plaisir en tirons-nous ? Que fait-on de nos moments en solo, dans le plus grand secret ?
Le mystère est enfin dévoilé.
Le gars, la fille qui réfléchit (un peu) trop
Tel le Penseur de Rodin, tu es souvent préoccupé.e par les choses de la vie. Tout est un motif valable pour une future prise de tête avec toi-même, y compris le dîner parce que tu ne peux résolument pas te mettre d’accord sur la sauce de ton futur repas. Et franchement, ça gonfle tout le monde. Surtout toi, car tu vis en coloc avec ta propre personne depuis la nuit des temps, tu sais ce que tout ça implique. Insomniaque, toi aussi ? Toi aussi.
Le bricolo qui disparaît dans la nature.
Comme ce mec dont on parle souvent et qui ne vient jamais en soirée, tu es une légende – a priori vivante… Du moins, c’est ce que racontent nos contemporains, personne n’est allé voir. Armé.e de ta clé à molette, de ton sécateur ou de ton fouet (je lis dans tes pensées, on parle bien de fouet de cuisine), tu découvres le monde de tes yeux curieux et insouciants. Mais c’est une expérience solo et tu aimerais bien qu’on te lâche la grappe dans ton atelier. Ok, c’est compris, on s’en va.
Le sunset enthusiast qui prend 286 photos par soir.
On sait quelles photos tu collectionnes sur ton tel : tu es le.la champion.ne des photos de couchers de soleil. C’est un moment de la journée qui t’émerveille par-dessus tout et tu es persuadé.e d’avoir un certain don pour la photographie. Or, pardon de te le dire, mais c’est soit la nature qui est bien faite, soit Dieu qui est un artiste – enfin dans l’éventualité où celui-ci existerait – soit une facette de la Terre qui serait plutôt sexy, il faut l’avouer. Bref, t’es pas la plus-value ici, déso pas déso.
Le rat de bibliothèque adapte du « tsundoku ».
Tu passes le plus clair de ton temps à lire les livres les plus improbables et tu es capable de faire une pile de livres personnalisée destinée à ton pire ennemi avant de l’expédier sur une île déserte tellement t’es rodé.e. Tes livres, tu prends le temps de les lire, de les sentir, de renifler leur essence même comme si tu aspirais leur âme accompagné.e de ta tasse de café. Ton.ta partenaire n’en peut plus de te voir accumuler des bouquins que tu ne lis pas achetés compulsivement. Les déménagements sont un plaisir à vivre avec toi et tes cartons bien trop lourds. Tu saoules.
L’Insomniaque devant l’Éternel.
On raconte que tu n’as pas fait de nuit complète depuis mai 1972, soit au bas mot vingt ans avant ta naissance. Et même si tu ne sais plus à quoi la yes life ressemble depuis qu’on peut se faire livrer les courses, tu évolues au moins dans un monde dépourvu de coups de téléphone sauvages, d’enfants qui hurlent dehors pendant les vacances l’été et loin de l’angoisse liée à un mail envoyé par ton boss un vendredi à 20h. Bon ok, tu fais deux-trois crises existentielles par nuit, mais il fallait bien un point négatif.
L’aventurier.e solitaire.
Tel le Cid, tu vas, cours et voles sur les routes sinueuses de cette destination nouvelle et tu expérimentes intensément tes aventures en communion avec la nature. Voyager dans la solitude ne te fait pas peur, tu es assez curieux.se et débrouillarde pour autant te perdre que retrouver ton chemin par on ne sait quel miracle et les fonctionnalités de Google Maps n’ont pas de secret pour toi. Le plus dur est de te suivre, car ton crédo n°1 est de fuir l’humanité autant que possible. Et… on ne peut pas t’en vouloir.
L’adulte perdu.e dans ses rêves.
On l’a reconnu, c’est l’enfant perdu.e dans ses rêves qui a grandi trop vite. Chaque jour, chaque heure, chaque élément visible à l’œil nu est un motif pour broder un doux rêve éveillé fait d’idéaux, de fantasmes et de possibilités souvent impossibles. Autant de pitchs de romans qui moulinent dans sa petite tête égarée dans les étoiles. L’adulte qui rêve te parle avant de subitement couper court à la conversation, trop tenté.e d’établir une connexion avec l’au-delà ou d’autres forces que seul lui sait reconnaître. Fascinant.
« Mais si tu sais, ce mec, cette fille, là ! »
Tu es une énigme pour le commun des mortels. Personne ne sait ce qui se cache derrière ce voile de mystère à part peut-être ta mère qui s’amuse à balancer quelques doss’ sur toi aux rares personnes avec qui ça devient sérieux, dans l’éventualité où tu te décides de faire les présentations. En-dehors de ça, tu aimes t’éclipser régulièrement afin de t’adonner à des activités dont seul.e toi détiens le secret, et on sait à quel point l’imagination des gens peut être féconde. Mais que fais-tu ?
L’être aux ami.e.s imaginaires.
Quand la vie réelle te semble être un terrain compliqué pour développer des relations amicales durables et épanouissantes, ta vie imaginaire regorge quant à elle des histoires d’amour et d’amitié par milliers. Les conversations passionnantes et les connexions profondes sont légion dans ton monde où l’amour est partouuuut. Mention spéciale pour les débats et autres TEDx qui ont lieu sous la douche à une heure plus tardive de la journée. Car non, ton gel douche n’est pas ton seul spectateur, tu le sais au fond de toi.