Sensible, réservée, passionnée, curieuse, en quête de profondeur dans les relations… telle est la description que l’on fait souvent de la personnalité INFP, élément incontournable du Myers Briggs Type Indicator. Mais qu’en est-il réellement ? Réponse dans cet article, premier d’une longue série dédiée au test MBTI.
Il le fallait, c’est tout : je me lance dans une grosse série d’articles dédiée à CHAQUE personnalité du Myers Briggs Type Indicator. C’est ambitieux, je sais, mais ça me fait tellement plaisir, car la thématique est bien trop passionnante pour être délaissée.
Pour celleux qui ne savent pas encore en quoi consiste l’un des tests de personnalité les plus connus du monde, je vous invite à jeter un oeil sur mon article introductif sur le thème du Myers Briggs Type Indicator, écrit récemment.
Dans celui-ci, je vous explique l’origine de ce concept : il y aurait 16 personnalités différentes chez nous humain.e.s, divisées elles-mêmes en 2 catégories principales : d’un côté les personnalités introverties, de l’autre, les personnalités extraverties.
Avant de commencer, un petit disclaimer s’impose : pour le résumé de chaque personnalité que je fais au début de ces articles, mes sources proviennent du site de 16 Personalities, où vous pouvez accessoirement faire le test, si ce n’est pas déjà fait. J’ai aussi regardé les vidéos de Gaël Barteli, qui à mon sens traduit et synthétise bien chacun des traits des personnalités sur sa chaîne Youtube dédiée à l’introversion (que j’aime beaucoup). Je vous invite à aller y faire un tour également.
Pour le reste, si vous me suivez sur Instagram, vous avez peut-être vu passer quelques stories où je vous demandais si vous souhaitiez que je fasse une interview d’une personne pour chaque personnalité énoncée. Comme le résultat a été très serré, j’ai décidé de combiner les 2.
Aujourd’hui, j’ouvre le bal avec la personnalité INFP, et ce n’est pas par hasard, puisqu’il s’agit de mon type de personnalité.
Pour en parler, je vais essayer à la fois de confronter ma propre expérience et de rester objective. Qui sait, les personnes INFP qui me liront ne se reconnaîtront peut-être pas tout à fait dans ma description…
Sachez simplement que je ne suis pas une professionnelle, ni une psychologue, ni une quelconque autre spécialiste dans le domaine.
Ça veut dire quoi, INFP ?
En gros, si on additionne les lettres, ça donne ça :
I – Introversion (À l’opposé de l’Extraversion) : Les personnalités INFP sont plutôt réservées, discrètes et mènent une vie intérieure très riche. Elles préfèrent la solitude aux grands événements sociaux, le calme plutôt que le bruit, et elles n’ont aucun problème à rester seules. En gros, elles perdent de l’énergie quand elles restent trop exposé.e.s au reste du monde, même si elles aiment les autres.
N – iNtuition (À l’opposé de la Sensation) : Quand d’autres s’en remettent facilement au concret, elles préfèrent le monde de l’abstrait. Elles se concentrent plutôt sur une vision d’ensemble que sur les détails, sur le contexte et la signification des choses plutôt que sur les choses elles-mêmes, sur le monde des idées plutôt que sur les réalités liées au présent. C’est leur penchant artistique et créatif qui ressort…
F – Sentiment (Feeling) (À l’opposé de la Pensée) : Le monde subjectif prend le pas sur le monde objectif. Par exemple, au moment de prendre une décision, c’est surtout l’impact émotionnel (et moral) qui rentre en ligne de compte, l’impact rationnel un peu moins. Oui, en gros, pour faire court, elles écoutent plutôt leur coeur.
P – Perception (À l’opposé de Jugement) : Enfin, les personnalités INFP sont plutôt flexibles, ouvertes, tournées vers l’imprévu et pas spécialement ordonnées en règle générale. Un environnement carré et sous contrôle ne les épanouit pas, elles préfèrent songer aux plusieurs possibilités qui peuvent s’offrir à elles dans une situation donnée.
Une personnalité idéaliste
De toutes les 16 personnalités existantes, celle-ci est la plus idéaliste. Elle cherche un soupçon de positif dans chaque chose. La personnalité INFP se fait une idée distincte de ses valeurs et rien ni personne ne doit se mettre en travers d’elles sous peine d’attirer sa colère et sa déception. La personnalité INFP rêve d’un monde idéal, et sera profondément touchée lorsqu’une chose lui semblera injuste.
À la recherche de la vérité et d’un sens
La personnalité INFP recherche également un sens profond à sa vie et se questionne sans arrêt sur ce qui est bon, vrai, ou sur ce qui aurait du sens ou pas. Toujours à suivre ce que son coeur lui dit, elle n’hésite pas à décliner certaines opportunités parce qu’elles n’auraient à ses yeux pas de sens pour elle (un job, par exemple…).
Aussi, dans cette quête de sens, elle s’avère être une grande curieuse : sa soif de savoir n’a aucune limite, elle aime apprendre de nouvelles choses dans le but d’évoluer et de comprendre le monde qui l’entoure. Pourquoi ? Parce que la personnalité INFP est tournée vers le futur, vers l’évolution. Elle voit les choses sur un long terme.
Cette quête de la vérité l’amène à toujours rechercher de la profondeur et de l’authenticité dans ses relations. Pourquoi ? Il est toujours question d’apprentissage et de curiosité, mais aussi et surtout de sincérité. La personnalité INFP veut plus que tout être aimée pour ce qu’elle est et non pour ce qu’elle représente.
Une solitaire heureuse
La personnalité INFP adore être seule : c’est là qu’elle arrive à déployer toute sa créativité et à recharger ses batteries. La solitude est pour elle un refuge où elle peut librement penser, développer ses idées, créer, s’imaginer des choses, des situations, des concepts. La solitude est un élément important dans sa quête du bonheur.
Parfois, cette solitude la rend insondable aux yeux des autres, et on pourrait croire qu’elle est trop difficile à cerner voire inapte aux relations sociales, alors qu’en fait, c’est juste une personnalité très calme et assez facile à vivre, bien que réservée et parfois même un peu timide au premier abord. La personnalité INFP ne se dévoile en effet qu’à quelques personnes dignes de confiance et quand on la connaît bien, on peut la trouver drôle et on apprécie toujours nos conversations avec elle, toujours très constructives.
En revanche, même si elle paraît très calme, sa vie intérieure est riche et complexe : la personnalité INFP s’interroge tout le temps et s’imagine aussi beaucoup de choses. Parfois à un tel point qu’on pourrait lui reprocher de se couper un peu trop de la réalité.
Une artiste née
L’art prend une place centrale dans la vie d’une personnalité INFP. Ce n’est pas pour rien si la plupart des personnalités célèbres de cette catégorie évoluent dans la musique, dans les arts plastiques ou dans la littérature.
Quand on est INFP, on a du mal à montrer ses émotions à l’état brut. En revanche, on est plus à l’aise pour les exprimer à travers l’art, qui est un excellent compromis.
Profondément passionnée, souvent mélancolique, la personnalité INFP est très créative : l’acte de créer, de sortir de sa tête une idée pour lui donner vie la rend très heureuse.
L’esprit bouillonnant d’idées, la plupart des personnalités INFP connues sont à l’origine de grandes oeuvres littéraires ou musicales. On rattache Thom Yorke, Shakespeare, Björk, Tolkien, Orwell, Van Gogh ou encore Warhol à cette personnalité.
Si vous êtes INFP, vous devriez peut-être songer à vous lancer dans la musique, l’écriture, le dessin, la décoration intérieure ou la mode, qui sait : vous avez la sensibilité artistique qu’il faut pour vous lancer.
La routine, pire ennemi de l’INFP
Individualiste et originale, la personnalité INFP déteste tout ce qui est répétitif et routinier. Une vie métro boulot dodo n’est pas pour elle. Aussi, les tâches redondantes ou administratives ne sont pas son fort, elle s’en détourne vite, quitte à parfois fuir ses responsabilités.
À noter également que la personnalité INFP est assez désordonnée en règle générale, enfin surtout lorsqu’il s’agit de tâches ménagères ou de domaines qui ne sont pas liés directement à ses centres d’intérêt. C’est pour cette raison qu’on dit qu’elle a besoin davantage d’une vocation plutôt que d’un métier à proprement parler.
Le stress, son gros point faible
Sujette à l’anxiété, la personnalité INFP peut s’avérer vulnérable quand elle s’inquiète un peu trop. Elle peut perdre ses moyens sous pression ou à cause d’un climat compétitif, qui est sa kryptonite.
Il est compliqué aussi pour elle de supporter la critique, même si elle s’avère constructive et son perfectionnisme presque maladif la pousse à soit procrastiner, soit recommencer un projet à l’infini parce qu’elle n’en est pas satisfaite, pour l’abandonner à la fin.
Quand elle se met trop sous pression, la personnalité INFP peut passer vraiment tout son temps à se tuer à la tâche pour donner vie à un projet, à un tel point qu’elle peut faire parfois preuve de négligence avec tout le reste, quitte à s’affamer, ne pas se laver, ne pas faire ses courses… Avec une personnalité INFP, c’est tout ou rien.
Les règles, les ordres ? L’enfer !
Si vous voulez qu’une personnalité INFP dépérisse et perde toute sa motivation, donnez-lui des ordres. Encadrez-la, surveillez-la, ne la quittez pas des yeux, interdisez-lui des choses, faites taire ses idées, gavez-la de conseils sur l’attitude qu’elle devrait avoir…
La personnalité INFP a besoin de se sentir libre de ses mouvements et de savoir que ses choix et ses idées ont un poids et un sens. Si vous lui enlevez sa liberté, attendez-vous à la voir se braquer, à du travail bâclé, mais aussi à une relation conflictuelle avec elle. Si elle ne vous dit rien à ce sujet et qu’elle intériorise son ressentiment (comme ça arrive souvent) ça risque un jour d’exposer et elle vous en voudra de façon irrémédiable.
Alors, est-ce que tout ça est vrai ou pas ? Je partage mes réponses et aussi celles d’Elisa, une abonnée du Gang sur Instagram qui a bien voulu se prêter au jeu et que je remercie.
1) Tes 3 principales valeurs dans la vie ?
Elisa :
Je pense que mes trois principales valeurs dans la vie sont l’honnêteté, la bienveillance, la gentillesse. Ce sont des choses qui se rejoignent un peu mais quand elles ne sont pas respectées ça peut me rendre mal.
Liv :
La liberté – La notion de liberté est omniprésente dans ma vie, tout mon bonheur en dépend. Quand je suis cloisonnée, j’ai l’impression d’être enfermée dans une prison dorée. Je tiens à mon indépendance et à ma liberté de choisir mon propre chemin.
L’ouverture aux autres – Se fermer et ne pas voir au-delà de notre propre expérience est une grave erreur selon moi. Tant de personnes autour de nous subissent des discriminations, des menaces, des insultes pour ce qu’elles sont de la part de personnes qui ne connaissent rien de leur vécu… D’une façon minime, j’ai moi-même été victime d’une petite forme de rejet à cause de mon introversion. Je sais que ce n’est absolument pas comparable à d’autres formes de discriminations, que ce n’est pas un centième de ce que d’autres vivent au quotidien, mais c’était un petit aperçu. Et ça fait mal.
Le mérite – Le concept de chance a parfois tendance à me déranger, je suis persuadée que certaines personnes se trouvent actuellement là où elles sont uniquement par la force des rencontres. Pour moi, ce n’est pas suffisant. Ça m’embête de constater que d’autres personnes plus méritantes et talentueuses devraient être à leur place. Il s’agirait de revoir tout un système de valeurs au sein de la société… Tout le monde ne sera pas d’accord, mais j’ai vraiment du mal quand j’entends que « la fin justifie les moyens ».
2) Si tu devais citer 3 de tes qualités ?
Elisa :
Mes qualités sont ma patience, ma gentillesse, ma loyauté, et je m’énerve assez peu avec les autres (je préfère mettre les choses au clair de manière calme et éviter le conflit car je n’en vois pas l’intérêt et il m’épuise).
Liv :
La curiosité – J’ai toujours été quelqu’un de très curieux. Tout m’intrigue. Pour moi, la vie, c’est un peu comme une immense bibliothèque avec des livres partout que je pourrais lire jusqu’à la fin des temps. Je vois le quotidien à travers les yeux d’un enfant et j’accumule mes savoirs un peu comme je collectionnais les cartes Pokémon à l’époque.
La créativité – Depuis que je suis très jeune, j’ai des affinités avec l’écriture. J’ai toujours un tas de carnets avec moi où j’écris tout et n’importe quoi. Mon appli ‘notes’ sur mon tel est complètement saturée de textes que moi-même je n’arrive plus à déchiffrer au bout d’un moment et j’ai 2799 idées qui me traversent l’esprit tout le temps. Comme je suis un peu bordélique dans ma tête, c’est parfois difficile de canaliser tout ça, mais c’est aussi une réelle qualité. Je vois la vie d’une manière assez originale, je pense, parce que j’imagine et envisage tout le temps plein de possibilités sous des angles différents.
L’ouverture d’esprit – J’essaie autant que possible d’élargir mes horizons et de ne pas m’en tenir à ce que je sais déjà. J’essaie aussi de comprendre le point de vue de chaque être qui m’entoure, à condition que ses convictions n’aient pas pour but de nuire au bonheur ou à la liberté d’autres personnes. J’aime beaucoup ma zone de confort, mais je vous assure que si vous me proposez de partir demain pour un road trip en Asie avec juste un sac à dos, je vous suis.
3) Et tes 3 principaux défauts… ?
Elisa :
Mes défauts sont ma timidité (même si je sais que ça n’en est pas forcément un, mais ça m’handicape beaucoup trop au quotidien), mon anxiété, et ma lenteur (j’ai souvent besoin de plus de temps que les autres pour à peu près tout dans la vie).
Liv :
L’anxiété – Je m’imagine toujours plein de scénarios différents dans ma tête et souvent, j’envisage le pire alors que les probabilités pour que le pire se concrétise est souvent de 0,01%. Mon anxiété se manifeste surtout dans des moments où je suis sous pression, avant un rendez-vous important, avant une deadline. Dans des situations de compétition (même indirectes), elle me prend toute mon énergie et je peux vite exploser. J’ai un peu peur de tout, et je peux vite partir au quart de tour pour rien…
La susceptibilité – Je supporte assez mal les critiques en règle générale, parce que je les prends très personnellement. Je les interprète un peu comme des attaques frontales, même si elles n’ont pas pour vocation de me blesser. J’ai tendance à surinterpréter chaque mot prononcé et de partir sur des analyses parfois fallacieuses. Et quand je me sens blessée, je peux vite prendre des décisions radicales, comme me renfermer sur moi-même ou pire, couper le contact sans m’expliquer et ruminer dans un coin.
Le manque de confiance en soi – J’ai toujours beaucoup de mal à me faire confiance, malgré certains accomplissements dans ma vie et la preuve sous mes yeux que j’ai largement la capacité de faire certaines choses. C’est assez handicapant et ça me force à abandonner des projets en cours de route ou à procrastiner…
4) C’est quoi les choses qui te tiennent en vie, pour lesquelles tu pourrais passer du temps sans compter ?
Elisa :
C’est des trucs assez bidons, mais premièrement dormir haha, écouter et découvrir de la musique, juste penser et être en introspection, regarder des vidéos qui m’inspirent, être avec mes amis les plus proches… Et j’aime créer des choses mais je le fais rarement et je suis toujours insatisfaite. Mais j’ai pas encore trouvé de réelle passion concrète pour laquelle je me donne à 100% ce qui me chagrine un peu, je me trouve pas assez motivée et productive.
Liv :
J’écris et je lis énormément, c’est mon quotidien mais aussi ma façon de me dévoiler sans passer par la voix ou le contact visuel que je trouve parfois pesant. Je trouve que l’expression écrite est un bon compromis : même si les mots ont presque toujours leurs limites, que certaines choses relèvent de l’indicible, ils m’aident quand même à me décharger de toutes ces pensées.
Je pourrais passer ma vie à écouter de la musique. C’est de là que j’arrive à puiser toute l’inspiration nécessaire. Elle canalise mes émotions. Avec elle, je peux quitter le métro, la banquette arrière d’une voiture, laisser derrière moi une salle d’attente ou la queue d’un supermarché en quelques secondes. Je lâche prise, je peux rêver et m’échapper d’un cadre, d’une réalité inintéressante. Là où les mots ont leurs limites, je trouve que la musique parvient à aller au-delà et à franchir cette barrière sans problème. La force, l’impact émotionnel d’un morceau peut être sans limites. C’est à mon sens la forme d’art la plus complète qui puisse exister dans ce monde.
Depuis assez peu de temps, je me suis aussi mise à voyager et ça a changé ma vie. Quand c’est arrivé une fois et que je me suis retrouvée à 10 000 km de chez moi, je l’ai vécu comme un bouleversement intérieur. C’est là que j’ai compris que quelque chose avait changé en moi ou mieux encore, qu’une chose s’était éveillée. Je pouvais passer mes journées à marcher sans m’arrêter tant j’étais émerveillée avec les pieds littéralement en sang, mais je n’y accordais pas d’importance, parce que je découvrais un nouveau monde, ma curiosité était insatiable. Ça a complètement changé mes objectifs de vie et ma façon d’appréhender l’avenir.
5) Une journée type dans la peau d’une personnalité INFP ?
Elisa :
Tout dépend de ce que j’ai à faire. Si j’ai rien de prévu, je vais adorer ne rien faire, prendre soin de moi, m’occuper de mon appart, regarder des séries/ films/vidéos, écouter de la musique (je suis toujours accompagnée par la musique). Penser, réfléchir. C’est un peu cliché mais je peux passer de longs moments à ne rien faire et juste penser à ma vie, à la vie que je rêve de me créer, à réfléchir à propos des personnes qui m’intéressent, m’intriguent ou que j’aime le plus, et à leur mode de fonctionnement. Sinon quand j’ai des choses de prévues déjà je suis quasiment toujours un peu en retard (bon ça je sais pas si c’est en lien avec le fait que je sois INFP haha), j’écoute de la musique dans les transports, j’observe les gens… Je suis très heureuse si je dois retrouver des gens avec qui je suis à l’aise mais très angoissée si je dois voir des gens que je connais moins (même si je les apprécie).
Globalement mon cerveau est toujours en ébullition à propos de moi, mon avenir, de ce que je dois faire, des autres, de ma relation avec eux, mes agissements. (du coup je sais pas, c’est peut-être un peu narcissique ? O u alors j’ai beaucoup d’égo je ne sais pas). Je vais passer par tout un tas d’émotions à longueur de journée, ce qui est assez épuisant. Et ça m’énerve parce que je trouve que j’utilise pas mes réflexions de la bonne manière, à réfléchir sur de bons trucs utiles. Généralement quand j’ai quelque chose de prévu sur la journée, tout dépend de la longueur de la chose évidemment mais je vais avoir du mal à prévoir quelque chose ensuite (par exemple si je vais à la fac ou au travail, à la fin de la journée j’ai surtout envie de rentrer chez moi seule à ne rien faire). Parce que la journée aura été épuisante, de par mes pensées et les relations sociales. Par contre même au repos j’ai presque toujours besoin d’un accompagnement musical pour me stimuler sinon je fais vraiment rien (ça me désespère).
Liv :
J’ai vraiment du mal avec la routine et les ordres alors autant vous dire que je ne suis pas trop à l’aise avec des horaires de bureau, un boss et la routine qui peut découler parfois de cette vie. J’aime pouvoir aménager mon emploi du temps moi-même et être libre de travailler sur des projets créatifs où ma parole et mes actes ont de l’importance.
J’ai assez régulièrement des moments d’absence, je suis souvent dans la lune et très distraite. C’est parfois gênant quand je parle avec quelqu’un et que subitement, mon cerveau décide de se déconnecter et ça me force à me retrouver dans des situations cocasses où j’essaie de le rebrancher mais il refuse de le faire. La personne en face ne se doute jamais de rien, c’est ça le plus drôle.
Pour le reste et les loisirs, je lis beaucoup (bien qu’un peu moins ces derniers temps). Je pouvais lire jusqu’à deux bouquins par semaine avant de commencer ce blog. Le Gang me prend beaucoup de temps libre aujourd’hui, mais je ne le vois pas passer parce que j’adore écrire ici et animer ses réseaux.
Je ne dors pas beaucoup ou assez mal. D’abord parce que je suis très anxieuse de nature, mais aussi parce que j’ai l’impression de perdre du temps en dormant et parfois je m’efforce de rester éveillée parce que j’ai envie de faire quelque chose, même si je suis prête à m’écrouler.
Dans une journée, j’écoute de la musique la moitié du temps et je n’hésite pas à en “chiner” sur Youtube. J’essaie d’en faire aussi en apprenant à apprivoiser Ableton.
J’adore aussi la mode et j’essaie de trouver des pièces un peu originales pour remplir ma garde-robe, c’est encore mieux si c’est de la seconde main alors je peux écumer toutes les friperies de chaque ville par laquelle je passe.
Sinon, j’essaie autant que possible d’avoir au moins un voyage de planifié. Je passe ÉNORMÉMENT de temps sur les sites de réservations de vol…
J’adore les sorties culturelles, les musées, les parcs, les cafés et surtout les concerts. Je n’aime pas trop les soirées blindées de monde qui ont tendance à m’angoisser et à m’ennuyer. Par contre, j’adore les événements sans prétention en petit comité où je suis sûre que je vais pouvoir avoir des discussions intéressantes avec les convives sans hypocrisie, sans devoir faire semblant.
6) Ton idée du bonheur parfait ?
Elisa :
Pour moi le bonheur parfait ce serait de réussir à accomplir tout ce que je souhaite accomplir, combattre ma timidité, mon anxiété surtout avec les autres, mon introversion (même si je suis consciente que c’est juste un mode de fonctionnement et que je peux pas le modifier, mais j’en suis encore au stade où j’ai du mal à l’accepter tellement c’est peu valorisé dans notre société). Mais je me rends compte que c’est assez triste comme vision parce que ça voudrait dire que je ne peux pas être heureuse à l’instant T alors que, certes il y a des choses qui ne me conviennent pas dans ma vie, mais globalement je pourrais dire que je suis plutôt heureuse (surtout si on compare à avant). Donc sur le moment, pour moi le bonheur parfait c’est d’être avec mes très proches amis, sans penser à aucun souci, profiter, ou alors selon mon envie/ besoin, d’être seule dans mon lit en écoutant de la musique
Liv :
Faire évoluer mes projets professionnels à fond et leur donner un sens, toucher des gens avec mon travail. Vivre dans une maison très cosy ni trop grande, ni trop petite près d’une plage déserte avec des livres et des vinyles partout, un grand bureau, une salle de musique où j’aurais la liberté d’aller et venir quand je veux pour en écouter ou en faire, un album de Philip Glass sur les hauts-parleurs, mes chats qui jouent et moi et mon copain en train de ranger nos valises dans la voiture, prêts à foncer à l’aéroport !
7) Ton plus grand malheur ?
Elisa :
Ne jamais trouver confiance en moi, ne pas atteindre mes objectifs de vie. De perdre ce que j’ai (amis, famille, appartement…): j’ai besoin d’une certaine stabilité. Autre chose, je ne supporte pas d’être incomprise, qu’on interprète mal ce que je dis, me sentir bête et que les gens aient une mauvaise image de moi. Le regard et jugement des autres m’est hyper important, et pourtant je me rends compte que quand c’est moi qui juge quelqu’un mon jugement ne compte pas, n’est pas important, tant que la personne fait ce qui lui plaît, ça ne me concerne absolument pas (du coup j’évite un maximum de juger les gens ça n’a aucun interêt). Donc il faut que j’arrive à me dire que si c’est comme ça pour moi, alors le jugement des autres à mon égard ne devrait pas compter non plus.
Liv :
Être liée à vie à un travail routinier et répétitif où je n’aurais pas mon mot à dire avec des collègues profondément hypocrites, bruyants et arrivistes. Être privée de mes sens (surtout l’ouïe et la vue), parce que je ne pourrais plus rien créer, ni rien admirer.
8) Quel genre d’ami.e es-tu ?
Elisa :
Je suis loyale, fidèle. Je pense pas être une mauvaise amie mais je me sens souvent pas à la hauteur, impuissante, j’ai l’impression que je n’arrive pas à donner les conseils dont mes amis ont besoin par exemple. Et j’ai toujours extrêmement peur d’être l’amie avec qui on s’ennuie, qui n’est pas intéressante, trop calme et silencieuse, avec qui il y a trop de blancs, genre je ne comprends pas comment tous ces gens plus cools que moi qui font plus de trucs cools que moi peuvent apprécier d’être en compagnie de quelqu’un comme moi. Ou d’être l’amie avec qui on a facilement des conversations un peu chiantes, pas drôles. (j’ai vraiment du mal avec le small talk, genre « oh salut ça va ? quel temps de merde aujourd’hui, en plus c’est horrible avec la grève, haha, …[blanc]… bon bah du coup bisous à bientôt » pour moi c’est des conversations inutiles, fatigantes et stressantes).
Liv :
Il faut abandonner tous ses jugements avant de franchir ma porte et rentrer dans mon monde. C’est la seule manière de m’apprivoiser. J’ai besoin de temps avant de m’ouvrir, du temps où je peux vous observer avant de vous faire pleinement confiance. Une fois que je suis à l’aise avec vous, je dirais que je suis loyale, honnête et facile à vivre, même si je suis souvent parcourue de doutes et que j’ai régulièrement besoin d’être rassurée. Sinon, tant que que l’on ne se mêle pas trop de mes affaires ou que l’on ne m’assomme pas de conseils non sollicités, je suis douce, gentille et joueuse, j’adore les longues conversations nocturnes et rire. On peut parler d’absolument tout, je reste ouverte. Mais pas au téléphone, s’il vous plaît.
9) Et tu te situes comment, sentimentalement ?
Elisa :
Je pense être quelqu’un d’assez sentimental, dans le sens où je vais très rapidement m’attacher et apprécier les personnes, ressentir un amour hyper fort et puissant (sans pour autant le montrer), mais en revanche je vais toujours être un peu sur mes réserves tant que je ne connais pas bien la personne et il va me falloir énormément de temps passé avec pour être à l’aise. Ce qui crée une immense frustration parce que quand je suis dans la période de transition : « j’adore cette personne mais je suis pas à l’aise avec elle », c’est hyper dur de dépasser cette phase et du coup il y a plein de gens avec qui j’aurais voulu être amie mais au final j’ai juste abandonné et fini par ignorer ces personnes (qui du coup doivent penser que je m’en fous ou que je les aime pas alors que NON) parce que je dépensais trop d’énergie à stresser quand je devais les voir.
D’un autre côté, ça me permet d’assez bien sélectionner mes relations et d’être assez peu souvent déçues par elles (ça ne m’est arrivé qu’une fois pour le moment). Par contre une fois que la personne est définitivement entrée dans mon cercle, je vais tout faire pour entretenir correctement cette relation, éviter les embuches, etc. Je suis aussi du genre à donner beaucoup de secondes chances aux gens (mais je ne sais pas si c’est une bonne chose).
Liv :
J’ai longtemps eu tendance à trop idéaliser les personnes avec qui je sortais. C’est une caractéristique qui m’a porté préjudice. Il y avait toujours cette idée distincte que je me faisais de la personne dans mon esprit… et la personne en réalité.
Ce n’était jamais une personne que j’aimais, mais uniquement une image, et on ne peut pas parler d’amour dans ces cas-là. Le problème, c’est que je m’y accrochais, à ces histoires, je trouvais toujours des excuses aux comportements toxiques, et mes erreurs, je les répétais pour chaque relation, je m’inventais des histoires, je rêvais.
Et puis un jour, j’ai compris tout ça en rencontrant la personne qu’il fallait, aussi introvertie que moi, et avec qui j’ai réussi très vite à être moi-même, sans efforts. Ça arrive rarement, mais entre personnes introverties, on se repère à des kilomètres. J’idéalisais les autres personnes auparavant surtout parce qu’au fond de moi, je savais qu’elles portaient toutes un masque. C’était ma manière de me voiler la face. Le déni. Cette nouvelle personne, elle, ne faisait semblant à aucun moment.
Je ne l’idéalise pas, je l’admire juste pour ce qu’elle est réellement. C’est grâce à lui que j’ai trouvé la balance parfaite en mesurant mes émotions et notre relation est extrêmement saine, belle, drôle. J’en apprends tous les jours grâce à elle parce que nos liens sont profonds. Cette relation m’a permis de grandir : aujourd’hui, je suis moins sensible aux images renvoyées, j’analyse un peu plus les autres avant de les laisser rentrer dans ma vie.
10) Le type de personnes que tu aimes le plus ?
Elisa :
Les personnes drôles, souvent un peu atypiques, qui sortent du lot, qui ont une forte personnalité. Des personnes également honnêtes, stables, à qui on peut faire confiance. Des personnes avec qui on a des centres d’interêt communs, avec qui je peux tout partager sans me sentir jugée, avec qui on peut faire plein de trucs.
Liv :
Les personnes curieuses, ouvertes d’esprit, avec qui on peut parler de tout et de rien, qui sont authentiques. Le genre de personnes avec qui le contact est tout de suite fluide parce qu’on se sent à l’aise, libre de s’exprimer comme on l’entend.
J’admire aussi énormément les personnes créatives, parce qu’elles ont toujours une perception très différente et originale de la vie et ça m’épate. Elles sont incroyables et étonnantes, j’aimerais en avoir encore plus autour de moi.
Et enfin les personnes drôles qui ne se prennent pas la tête. J’admire leur sang-froid. Elles m’apportent la positivité dont j’ai besoin.
11) Le type de personnes avec qui tu ne te sens tout simplement pas compatible ?
Elisa :
Au contraire, je vais avoir du mal avec les personnes qui ne sont pas fiables, très égoïstes (qui agissent de manière à ce que le monde tourne autour d’elles… Et pourtant je suis toujours en train de réfléchir à MOI donc c’est un peu contradictoire), les personnes superficielles et pas honnêtes, les personnes qui ne sont pas un minimum intéressées par l’art, la musique etc… Des personnes à qui je ne peux pas m’identifier un minimum (je projète souvent du moi dans les autres et les autres en moi).
Liv :
Les personnes étroites d’esprit, fermées qui se permettent de critiquer tout ce que vous faites et vous inonder de conseils parce qu’elles savent mieux que vous.
Les personnes intéressées qui reprennent religieusement tous les codes sociaux qu’on voit dans les bouquins de développement personnel (genre Comment se faire des amis de Dale Carnegie) et qui les appliquent pour TOUTES leurs relations dans le but d’être appréciées et saisir la moindre opportunité comme ça. On ne sait pas ce qu’il y a sous le masque. On dirait souvent que derrière, c’est vide, je n’arrive pas à concevoir le fait que l’on ne porte aucun sentiment en soi, je trouve ça très angoissant.
J’ai aussi un peu de mal avec les gens trop tournés vers le passé, les maniaques, les control freaks (je peux les apprécier par épisodes, mais vivre h24 avec eux, ce n’est pas envisageable pour moi, je vis à mon rythme, je n’aime pas qu’on me donne des ordres, je suis désordonnée, très chill). Et dans une moindre mesure, les gens qui parlent trop. Je peux les adorer, mais vivre au quotidien avec eux m’épuise…
12) Si tu devais décrire l’enfant que tu étais à l’époque en quelques mots ?
Elisa :
J’étais une enfant très calme. Mais même si j’étais timide et que tout le monde me le disait et enfonçait bien le clou ce qui ne m’aidait pas trop (« quelle sauvage », « elle est muette », « on va pas te manger » et j’en passe), j’ai toujours eu des amis heureusement. Par contre je n’aimais pas trop le contact physique (et c’est toujours un peu le cas), genre faire la bise etc. J’adorais dessiner. Malgré le fait que je sois introvertie et calme, que j’adore être seule, j’ai toujours souffert du fait de ne pas avoir de frère ou de soeur et donc d’être toujours seule, de n’avoir personne avec qui partager des choses et m’amuser, je ne sais pas trop pourquoi.
Liv :
J’étais une enfant joyeuse, solitaire et très curieuse qui posait énormément de questions (désolée maman). J’étais passionnée d’astronomie et ma mère en profitait pour m’acheter des livres pour enfants sur ce thème, des encyclopédies, et d’autres trucs similaires. Après l’astronomie, c’était l’Égypte à cause de Tomb Raider. Et puis après l’Égypte, c’était Star Trek, que je regardais sans trop comprendre, mais c’est juste que je trouvais l’univers trop stylé. Du coup, je passais beaucoup de temps dans ma chambre à inventer les aventures les plus incroyables à mes Barbies, à mi-chemin entre récits historiques et romans d’anticipation, genre Toutânkhamon et les Androïdes avec des lip syncs de chansons de Madonna pour la touche glam.
13) À l’école, globalement, tu étais quel.le genre d’élève ?
Elisa :
J’étais une élève assez modèle. Très calme, je ne me faisais jamais remarquer par les profs (sauf que du coup ça avait l’effet inverse haha), je faisais toujours mes devoirs, ne supportais pas les mauvaises notes… (et même si je ne le montrais pas trop j’étais un peu compétitive, je me sentais mal si mes amis avaient des meilleures notes que moi). Et le passage à l’oral était toujours une TORTURE. Mais maintenant à la fac je suis beaucoup moins une élève modèle haha.
Liv :
Très silencieuse, complètement dans la lune avec pas mal de moments d’absence. Je me souviens m’être beaucoup ennuyée, je n’écoutais pas trop, et j’avais en règle générale beaucoup de mal à me concentrer parce que je réfléchissais à d’autres choses.
J’ai rapidement réalisé le fossé qui me séparait des autres élèves et ma différence me faisait beaucoup souffrir. Je voulais être comme eux, le quotidien d’une personne extravertie me semblait déjà tellement plus simple, et je ne saisissais pas encore le concept de l’introversion à l’époque et ses bons côtés.
J’ai donc développé une timidité que j’ai traînée avec moi pendant longtemps parce que je craignais le jugement des autres, et puis avec le temps, elle s’est atténuée, même si elle refait parfois surface quand je dois prendre la parole en public et que j’entends des ricanements ou des commentaires tout bas. Le harcèlement scolaire vous marque à vie.
14) Quelle personne aimerais-tu devenir sur un long terme ? Quelle serait ton évolution idéale ?
Elisa :
Sur le long terme, j’aimerais être une personne accomplie, sage, qui a servi a quelque chose (je déteste me sentir inutile, mais contradictoirement je ne suis pas très impliquée dans mon quotidien et dans les grandes causes bien qu’intéressée par certaines). J’aimerais aller à l’étranger, être sûre de moi, avoir une stabilité de vie tout en profitant et faisant plein de trucs, voyager et découvrir le monde, faire un métier qui me plait, avoir de bonnes personnes autour de moi, être heureuse. Des trucs assez basiques au final.
Globalement, je me trouve assez contradictoire, je ne fais pas grand chose de ma vie et je suis angoissée d’être seule avec quelqu’un, sauf si c’est quelqu’un avec qui je suis à l’aise (d’ailleurs je suis plus à l’aise en général si il ya une troisième personne, comme ça si j‘ai besoin d’un moment de retrait je peux le faire et y’a une troisième personne pour prendre le relais sans que ce soit gênant haha).
Liv :
J’ai encore énormément de choses à apprendre. Il me manque beaucoup trop de maturité pour envisager un bonheur sur la durée pour l’instant. Je suis globalement heureuse, mais aussi trop souvent en train de douter. Je suis jeune, c’est normal. Mais j’aspire principalement à conserver ma liberté et mon indépendance et à accepter définitivement ce que je ne peux pas changer : qui je suis. Le tout sans plus jamais me comparer aux autres, un trait qui m’impacte énormément au quotidien (coucou les réseaux sociaux, coucou dysmorphophobie, coucou quête désespérée de perfection !) Et puis bien sûr, je veux encore et toujours apprendre et faire le bien autour de moi.