Vous avez le devoir de rester chez vous, mais vous n’êtes peut-être pas habitué.e à un tel bouleversement dans votre planning souvnet bien rempli. Quelquefois pourtant, mettre sa vie sur pause demeure indispensable à notre bien-être. Puisse ce guide de survie vous servir et vous aider, chèr.e extraverti.e.
Le temps n’est pas à la joie. Il nous laisse un goût amer : d’un côté, les prémisses d’un joli printemps se profilent, nous pourrions nous laisser aller à l’oisiveté typique de ces week-ends baignés de soleil. De l’autre, les nouvelles anxiogènes qui nous sont offertes en boucle et au compte-gouttes s’accumulent sur les écrans et dans notre tête.
Cette année 2020 a l’apparence et le bruit caractéristiques d’un disque rayé qu’une personne inconnue aurait lancé dans notre quotidien intérieur : les informations défilent, toutes identiques, et l’incertitude nous terrasse. Ce boucan s’arrêtera-t-il un jour ou plus jamais ? Alors on se bouche les oreilles pour faire cesser tout ça par le seule force de notre esprit. Hélas, impossible de faire cesser le bruit sourd de cette platine dissimulée on ne sait où.
Réapprendre à vivre entre quatre murs
Dehors pourtant, la nature nous rattrape par sa douce lumière aveuglante. Chaleureuse, enveloppante, porteuse d’un bel espoir, celui d’un renouveau, la nature et moi nous faisons face, elle au-dehors, moi coincée là, entre quatre murs. Les oiseaux commencent à sortir pour chanter, le soleil nous réchauffe comme il sait si bien le faire lorsque l’on ouvre les stores et à l’autre bout du monde, la saison des cerisiers a officiellement commencé. On n’y sera pas pour voir cette beauté qui s’offre à nous comme c’était prévu, mais on va bien, c’est peut-être ça le plus important.
C’est donc consigné.e.s chez nous à cause d’un virus qui se propage à vive allure que l’on doit pour beaucoup réapprendre à vivre, s’approprier de nouveau cet espace domestique qui nous est aussi familier que souvent étranger, ce chez nous qui nous manque tant au bureau pourtant, entouré.e.s parfois des heures entières de ces personnes que l’on ne voit habituellement que le soir, après le travail, que l’on aime infiniment mais qui nous privent du calme par des bruits ou des occupations personnelles qui ne nous concernent pas toujours.
Aujourd’hui, je m’adresse à vous qui avez peur du silence et de la solitude
D’habitude, vous le savez, je parle ici d’introversion. J’apporte à celles et ceux qui sont concerné.e.s par l’introspection et le repli vers leur monde intérieur des clés pour se sentir mieux au quotidien dans un monde largement dominé par du bruit, par des cris aux énergies variables et des égos parfois gigantesques.
Mais ces derniers jours, nous avons le devoir de rester chez nous. Je vous vois nombreux.se.s, extraverti.e.s, sous un nouveau jour, dans des états qui frôlent parfois la panique, et pas seulement pour l’avenir de notre monde. Vous avez peur de vous, du silence de ces journées sous le signe du repli sur soi, de cet état de solitude que vous évitez si souvent. Je vous sens fébriles, craignant de tourner en rond, comme emprisonné.e.s dans des cages.
Les plus introverti.e.s d’entre nous prenons cette décision avec une certaine sérénité, puisque ces plages de solitude, on en redemande, même si ça peut vous sembler terrifiant et insurmontable. De notre côté, nous adorons et recherchons précieusement ces instants trop souvent volés de calme absolu, ces longues minutes précieuses de notre quotidien où rien ni personne ne peut nous atteindre. C’est grisant. On est comme sur un petit nuage cotonneux à chaque fois.
L’heure est au repli, qu’on le veuille ou non
À l’inverse, pour vous, tout est différent. Ce confinement, vous le craigniez depuis le début. Pourtant, il peut être une occasion en or, l’occasion de vous retrouver, de comprendre qui vous êtes réellement, de mettre des mots et un sens à votre identité, de réfléchir à tout ce que vous pouvez être et entreprendre pour être encore plus heureux.se dans votre vie, de considérer toute la beauté qui existe dans les petites choses les plus simples du quotidien, auxquelles on accorde si peu d’attention.
C’est aussi la possibilité pour bon nombre d’entre vous de souffler, malgré la gravité de tout ce qui se passe dehors. On s’adapte à tout.
Extraverti.e.s, cet article vous est dédié : piochez dans ces 11 choses à faire en solitaire qui remplissent très facilement mon planning personnel et celui de bien d’autres personnes introverties qui me lisent au quotidien.
1. Faire le tri dans ses placards (et dans sa tête).
À titre personnel, j’aime bien faire le tri autour de moi. Non, je ne jette pas compulsivement non plus, mais l’idée de pouvoir me débarrasser de toutes ces choses inutiles et futiles qui encombrent mon quotidien me séduit. Contrairement à ce que l’on pourrait en déduire, je cultive un rapport très privilégié avec les souvenirs que je parviens à me créer au fil de ma vie. Le truc, c’est qu’ils sont le plus souvent bien au chaud, cachés dans un coin de ma tête et c’est très bien comme ça. En revanche, les objets physiques n’ont pas tant que ça de valeur à mes yeux, à part deux ou trois trucs entassés dans des placards que mon sens moral m’empêche de mettre à la poubelle, tout de même.
J’en parlais en décembre dans cet article dédié à mes résolutions 2020. À cette époque, je vous décrivais mon petit ménage hivernal réalisé sans préméditation : j’avais à l’époque foutu en l’air tous mes bulletins scolaires trouvés un après-midi dans ma chambre d’ado. C’était la goutte d’eau. Il fallait que ça disparaisse de ma vue et de ma vie, et que tous ces commentaires laissés par des inconnu.e.s qui jugeaient impunément qui j’étais et me renvoyaient en pleine figure tout ce que je devais être n’avaient pas lieu d’exister. Et c’était bien. Beaucoup trop bien.
J’adore, bien plus que je ne veux l’admettre, jeter des trucs. Impossible de résister à l’appel de la poubelle, impossible de résister à la tentation de mettre fin à l’existence d’un souvenir pénible en le déchirant en mille morceaux et en le balançant, avec toute le grâce du monde, dans ce gros truc en plastique noir. Ce n’est pas de ce passé-là dont je veux me souvenir, pas celui où je portais un appareil dentaire, pas celui où je me déplaçais partout avec cette horrible boule dans le ventre.
C’est une sensation indescriptible : on abandonne toutes ces choses et on sent ce poids s’alléger subitement dans notre coeur. Jeter ces carnets, ces morceaux de souvenirs, de pensées, c’est l’étape de maturation de toutes nos émotions négatives, comme ce fleuve qui se jette dans la mer. Sauf qu’ici, l’ultime étape, c’est celle de la mort par entassement dans un gros sac plastique.
Alors voilà, je vous invite à faire pareil : rangez, jetez, videz toutes ces étagères poussiéreuses, rappelez-vous de ce jour où vous n’étiez pas bien, déchirez le papier et pensez fortement au présent, au recul, à la maturité que vous avez su acquérir avec le temps. C’est plus qu’un simple geste, c’est une forme de thérapie comportementale si on veut, un peu comme casser de la vaisselle, taper dans un sac ou jouer à un jeu vidéo où vous devez tuer des zombies.
Parce que toutes ces choses tangibles, sous forme de papier ou d’objets que l’on garde avec soi, elles ne s’accumulent pas que dans vos bibliothèques ou dans vos placards : elles sont aussi là, quelque part dans votre tête, et vous ne le saviez pas jusqu’ici.
2. Méditer sur son balcon, dans son jardin, à sa fenêtre, sous la couette ?
Impossible de vous demander de ne plus penser ou de vous dérober de vos préoccupations d’être qui réfléchit. Ce serait comme vous prier d’arrêter de respirer, et personne ici n’en est capable. Cesser de penser, c’est cesser de vivre. Et la réflexion fait partie de notre identité d’homo sapiens. Même en état de veille effective, c’est-à-dire en plein sommeil, notre cerveau bouillonne d’idées et de représentations que notre conscience ne soupçonne parfois pas… quand elle veut les taire absolument. Dans ce monde, nous sommes des petits grains de sable mués en machines à penser de compétition que rien ne peut arrêter sinon la mort. La tentation de mettre le cerveau en veille est donc aussi alléchante qu’impossible. En revanche, vous pouvez vous mettre à l’écoute du monde qui vous entoure en vous accordant cette petite pause méditative que vous méritez tant.
Non, je ne vous demande pas de vous mettre en position du lotus ou d’enfiler une tenue de yoga, même si cela ne peut à aucun moment vous faire du mal, mais de capturer l’instant présent, et ça, vous pouvez le faire à n’importe quel moment de la journée, n’importe où, ça peut prendre une heure, cinq minutes, une journée. Il n’y a aucune règle, vous vous connaissez mieux que moi.
En ce qui me concerne, ce moment m’est venu ce matin, dans mon bureau. Il faisait beau dehors et les rues étaient désertes pour la raison que vous savez. J’en ai donc profité pour ouvrir ma fenêtre et me plonger dans mon livre, assise sur mon fauteuil. Puis, instinctivement, j’ai posé le bouquin me suis focalisée sur le silence de la pièce, le bruit des oiseaux, l’odeur du printemps, ce vent léger, et ça m’a procuré une telle sensation de bonheur que je n’ai pas pu m’arrêter de penser à cet instant volé si simple et en même temps si authentique, et que je n’ai pas prévu.
Petite astuce, si vous êtes à la tête d’une famille et que ces moments sont compliqués à vivre ou à mettre en place : attendez la soirée, ou mieux encore, la nuit si vous n’êtes pas fatigué.e.
La nuit est une parenthèse magique à vivre la plupart du temps, au-delà de son mystère et de tous ces mythes qui gravitent autour d’elle. La nuit, il n’y a plus aucun bruit, aucun cri, pas de mails auxquels répondre impérativement, pas de messages qui nous pressent, pas de deadlines, pas de collègue qui s’époumone au sujet de ses vacances dans les Vosges en juillet dernier, pas d’enfant qui s’ennuie, pas d’appels téléphoniques sauvages. La nuit, il y a juste vous, cette pièce, cette fenêtre, la lune qui vous fixe au loin et les étoiles – dans l’hypothèse où vous ne vivez pas en ville. Vous êtes en quelque sorte le/la maître.sse du temps. Chérissez cet instant…
3. Lire autant que possible. Ou regarder une série, un film, un documentaire… Commencer un jeu vidéo ?
Le temps du confinement vient de commencer et vous traînassez peut-être déjà en pyjama toute la journée. Sachez que vous avez totalement raison, rien ne vaut le pilou-pilou et ces pantalons très laids et trois fois trop grands qui ne vous serrent pas le ventre après le repas du midi. Vous êtes donc en parfaite condition pour la suite du programme.
Car si en plus vous avez l’occasion de profiter d’une atmosphère calme et paisible, c’est le moment de vous abandonner un peu vous et toutes vos émotions négatives pour vous adonner à une activité hautement cérébrale : la lecture. Ou le visionnage d’un film, d’une série, d’une vidéo YouTube, d’un documentaire animalier sur les tortues. Ou le ponçage intensif d’un jeu de survival horror psychologique. Bref, échappez-vous de ce monde grâce à l’art et à la culture, consacrez-vous à quelque chose qui ne fait pas directement partie de votre quotidien. Le temps passera plus vite, vous ne tournerez pas en rond, et non, rester sur ce canapé n’est pas inutile, la preuve : votre cerveau assimile des choses.
Personnellement, je fais un roulement entre toutes ces activités pendant mon temps libre (même hors confinement) : je lis des livres sur le développement personnel qui font beaucoup de bien à mon moral, je regarde la dernière saison de Better Call Saul dans mon lit avec mon chat qui ronfle à côté, je m’endors presque devant les vidéos de make up (regarder des gens se maquiller me fait à peu près le même effet que l’ASMR, je ne sais pas pourquoi) et je tue des monstres dans un énième jeu d’aventure ou de survival horror. Un planning complet.
Surtout, ne vous en voulez pas de rester assis.e. Ce n’est pas parce que vous regardez quelque chose sans bouger que vous ne faites rien. Vous apprenez des choses, vous déversez assez d’inspiration dans votre petit vase créateur pour vous-même à votre tour réaliser des choses, vous lancer dans un nouveau projet. Bref, ces activités ont une utilité dans le temps. Et puis surtout, elles vous rendent heureux.se.
4. Faire une activité artistique et se laisser aller.
L’étape précédente consistait à vous imprégner de films, de livres et de séries à foison pour vous donner assez d’inspiration et faire marcher votre souffle créateur, comme je vous le disais. Une fois que tous ces éléments ont mûri dans votre esprit et que vous nourrissez un tas de réflexions qui se bousculent en pagaille dans votre tête, ça veut dire que cette étape est passée au stade de maturation et que vous pouvez aborder les choses sérieuses.
Oui, si vous êtes au chômage technique et que vous n’avez pas d’enfants en constante demande d’attention, c’est le moment de faire parler l’artiste laissé.e pour compte qui sommeille en vous. À condition de le vouloir, bien sûr, mais surtout, et c’est ça le plus important, à condition de s’accorder ce droit. Et ce n’est pas simple. Oui, il est temps de retrousser vos manches et de vous lancer. « Se lancer ? Mais se lancer dans quoi ? Et pourquoi maintenant ? Et si j’y arrive pas ? Et si je reçois des critiques trop violentes ? Mais est-ce que je suis assez légitime pour ça ? Est-ce que j’ai le temps ? Est-ce que j’ai assez de talent au moins ? ET SI C’EST UN ÉCHEC ANNONCÉ ? «
Toutes ces questions-là ont déjà soit effleuré, soit martelé mon esprit en ce qui concerne l’écriture. Elles m’ont régulièrement servi d’alibi alors que je mourrais d’envie de me lancer tout au fond de moi. Mais trop peu confiante et si incertaine, les premiers mots ne venaient pas. Rien n’allait de soi. D’abord, je n’avais « pas le temps » pour m’y consacrer pleinement. Et puis la fois d’après, j’avais peur « de foirer » et de me confronter à ma médiocrité en me relisant. J’avais aussi la crainte de ne pas être légitime ou trop talentueuse.
Je ne suis pas du tout en train de vous dire de vous forcer, loin de là. Ne vous forcez jamais à rien d’ailleurs. Si vous n’en avez pas envie, ne le faites pas, attendez un meilleur moment. Mais si vous ressentez tout au fond de vous l’envie de vous jeter à l’eau, ne vous privez pas de créer en pratiquant l’auto-flagellation comme je l’ai fait par le passé. Vous n’êtes pas à l’abri d’une surprise vous concernant. Ce serait dommage de vous interdire de faire quelque chose qui pourrait vous passionner et donner un sens à votre vie… Surtout en ce moment.
Si vous êtes dans le flou, questionnez-vous, menez votre propre enquête en interne. Qu’est-ce que vous aimez, dans la vie ? Qu’est-ce que vous aimeriez faire, si vous écoutiez votre petite voix intérieure ? Écrire ? Chanter ? Dessiner ? Composer ? Le quotidien et ses responsabilités nous éloignent bien trop souvent de nos élans artistiques et de notre excentricité profonde. Je suis persuadée que si on s’écoutait tou.te.s davantage et si on se faisait un peu confiance en se laissant aller, on serait en mesure de créer des choses extraordinaires qui seraient authentiques, les conséquences directes d’une ardeur spontanée.
Et puis, si la coupe est pleine dans votre vie, c’est aussi un moyen efficace d’exprimer toutes vos émotions autrement que par des mots prononcés à voix haute. Les mots ont parfois leurs limites dans certains cas, à vous de vous découvrir et de trouver votre moyen d’expression de prédilection.
5. Se lancer à corps perdu dans une activité pratique.
À titre personnel, je ne suis pas très bonne dans les activités pratiques. Comme je suis très souvent dans la lune, j’ai tendance à être maladroite avec les objets que je tiens dans les mains, à les casser, à chuter souvent, à me cogner contre les murs, à manquer de précision… À cela s’ajoute mon manque cruel de patience. Quand je foire un gâteau, par exemple, je me mets dans tous mes états. Quand j’essaie de monter un meuble et que ça ne marche pas comme je veux, je m’énerve. Dès qu’une chose ne me passionne pas en fait, j’ai tendance à la négliger et manquer cruellement de ce sens du détail pourtant nécessaire lors d’activités pratiques.
Mais il y a parmi vous des personnes qui sont douées avec leurs mains et qui adorent bricoler des choses très utiles et parfois très belles pour faire passer le temps. C’est le cas de la personne qui partage ma vie, un pur INTP passionné de cuisine et qui envisage de se créer un espace bricolage sur la terrasse de l’appart (pour vous dire…).
Quand je l’interroge, il me répond ceci : « J’adore les travaux pratiques parce que ça me permet de rester uniquement concentré sur ce que je fais, le reste n’a plus d’importance à l’instant T. En me consacrant à une activité de ce style, je me focalise uniquement sur ce que je fais, je visualise juste les solutions aux problèmes et c’est tout. L’aspect pratique me détend et du coup, je passe totalement à côté de toutes mes autres pensées qui peuvent me parasiter souvent. »
Bref, vous l’aurez compris, si vous n’avez pas deux mains gauches comme moi, c’est le meilleur moyen pour vous de vous occuper l’esprit en ces temps difficiles. Et vous ne verrez pas du tout le temps filer…
6. Écrire tout ce qui nous vient à l’esprit (y compris ce que l’on n’ose pas exprimer en temps normal).
Tout le monde n’a pas le réflexe de sortir un carnet et un stylo pour retranscrire ses émotions les plus vives quand ça ne va pas bien. Et pourtant, je vous assure que c’est un moyen très efficace de faire le vide en soi. Parfois l’anxiété nous expose à son flot légendaire et incontrôlable de questionnements, on a le sentiment que notre tête va finir par exploser. Je sais de quoi je parle, je suis une introvertie anxieuse et très tournée vers mes émotions. Imaginez-vous un peu…
Bon, déjà je vous rassure, ça n’arrivera pas, votre tête n’explosera pas. Mais pour vous décharger de toutes ces pensées qui se bousculent, et même si l’écriture n’est pas votre truc à la base, écrivez quand même, prenez ce stylo, lancez-vous. Qu’est-ce que vous ressentez ? Ne réfléchissez pas, vous n’en êtes pas obligé.e. Ne construisez pas des phrases alambiquées, ce n’est pas ça l’important, vous ne convoitez pas le Goncourt. Le but est de vous faire du bien et de vous décharger de toutes ces choses qui n’ont plus rien à faire dans votre tête par cet exercice de lâcher prise. Dans mon cas, écrire m’a toujours été d’une grande aide pour me distancier de toutes ces émotions qui sont pour la plupart nocives pour ma santé mentale.
Après, si vous souhaitez publier ces textes ou pas, libre à vous. Personnellement, soit je les supprime ou les jette parce que ce sont des « textes défouloirs » qui manquent de recul, d’objectivité et de rationalité, soit je les retravaille plus tard pour les rendre plus lisibles et moins agressifs. Surtout si dans le texte, je m’en prends à quelqu’un en particulier.
7. Admirer la nature, passer du temps avec ses animaux.
Si vous avez la chance d’avoir un jardin ou un balcon, il est temps de vous ressourcer un peu en passant du temps dehors. Bien évidemment, évitez de sortir de chez vous autant que possible… Mais dans le cas où vous avez une cour à proximité, c’est le moment de vous aérer l’esprit dans tous les sens du terme, même cinq minutes : l’impact peut-être inattendu. Prenez un livre, vos écouteurs, votre téléphone ou rien du tout (c’est bien aussi), coupez-vous un peu du reste, surtout des news. Aérez également vos pièces, déjà pour faire circuler un air nouveau dans votre domicile, mais aussi pour regarder ce qui se passe à la fenêtre, dans le cas où vous avez une vue sympathique à votre disposition… L’occasion d’en profiter !
Et si vous avez des chats, des chiens ou d’autres animaux avec vous, c’est aussi le moment de passer du temps avec eux, de mettre votre cerveau en mode « off » et de profiter de l’instant présent en leur douce compagnie. Ça a été prouvé de nombreuses fois par la science, nos animaux nous apportent la santé, le bonheur, la joie, ils réduisent notre stress, augmentent notre sensation de bien-être… Et NON, vos animaux ne peuvent pas vous transmettre le virus. Ne les abandonnez surtout pas. Il est de votre devoir de veiller sur leur état et de vous occuper d’eux, surtout pendant cette période. Je vous invite à lire ce message de dernière minute publié par la SPA et à le diffuser autant que vous le pouvez pour sensibiliser les personnes autour de vous.
8. Ne pas communiquer oralement pendant quelques heures… ou discuter par écrit.
En tant qu’introvertie, au bout de quelques heures en compagnie d’autres personnes, ma batterie sociale se décharge. Même si je passe un excellent moment et que j’adore les personnes avec qui je discute, le besoin de m’isoler s’impose, c’est une sorte de barrière de protection automatique qui va se fermer et créer de la distance entre moi et les autres : je ne suis plus présente et ça se voit. De ce fait, bien souvent, je peux passer des heures sans parler oralement, de façon à économiser mon énergie. Ce n’est pas pour autant que je n’aime pas la compagnie des autres, bien au contraire ! Mais me retirer un temps, m’accorder du temps pour moi, me consacrer à des choses décidées par moi-même, le tout sans avoir à ouvrir la bouche pour répliquer une seule fois, m’est vital.
Peut-être que vous, extraverti.e, avez besoin au contraire de contacts répétés avec les autres, et je peux tout à fait concevoir cette nécessité-là que vous avez, elle a autant de valeur que la mienne. Mais je vous assure que le repos de l’esprit implique aussi parfois de faire quelques économies de parole. Prendre le temps pour soi, c’est aussi une façon de prendre du recul sur les choses, de vous mettre un peu à distance quelques instants des autres humain.e.s et de leurs différentes personnalités pour revenir en force et tisser des relations plus mesurées et plus saines.
Et si vous avez quand même besoin de discuter, vous pouvez aussi le faire par message. J’en parlais dans cet article dédié aux rencontres amoureuses pour les introverti.e.s : pour moi, certaines fois, le message écrit peut être une alternative très intéressante pour échanger. On réfléchit davantage avant de construire nos phrases, on peut reformuler, réécrire, partager des émotions difficilement prononçables oralement. C’est parfois l’occasion de créer un rapport privilégié avec une autre personne, qu’elle soit de votre famille ou pas, connue personnellement ou au contraire, un.e parfait.e inconnu.e. Rien de mal non plus dans le fait de discuter avec les autres confiné.e.s sur internet qui vivent à l’autre bout de la France ou du monde. C’est une façon de se sentir mieux et de réaliser à quel point nous ne sommes pas seul.e.s malgré cette isolation imposée.
9. Prendre soin de soi.
Qu’il me manque, ce temps où je pouvais consacrer mes dimanches après-midi à moi-même dans mon ancienne salle de bain qui n’était pas parfaite, c’est sûr, mais qui faisait quand même le travail que j’attendais d’elle. Un masque sur le visage, la peau gommée, parfaitement hydratée et parfumée, un soin posé sur les cheveux et les pieds dans l’eau, j’appréciais beaucoup ces moments de solitude qui m’appartenaient et où je prenais soin de moi. Ça peut sembler superficiel pour certain.e.s, mais il n’est pas tant question de son apparence que de son bien-être global : en choyant votre corps, c’est non seulement votre image, mais aussi vous et votre intimité que vous contentez. On oublie si souvent de prendre soin de notre extérieur, parce qu’on estime qu’il y a plus important : pourtant notre enveloppe charnelle est profondément reliée au reste. Tout se complète, et si votre corps va bien, vous irez bien aussi, d’une certaine façon, même si ça ne règle fondamentalement pas tout.
À l’époque, prendre soin de moi était une sorte de récompense que je m’octroyais après une semaine de travail, de métro, de frustrations et de stress : je sortais de ma salle de bain toute neuve, forte et reposée, prête à vivre une nouvelle semaine. Si je parle au passé, c’est parce que ma salle de bain actuelle a subi un dégât des eaux qui la rend absolument pas fréquentable et ça ne me donne pas du tout envie d’y rester plus que le temps d’une douche et d’un lavage de dents.Mais si vous avez la chance d’avoir une salle de bain propre sans moisissure, réservez-la une après-midi ou une matinée. C’est radical pour le moral.
10. En profiter pour avoir des conversations plus profondes avec ses proches.
Bien souvent, quand on se laisse porter par notre quotidien – qui est parfois routinier disons-le – on oublie de discuter. J’entends par-là discuter vraiment, pas juste de la météo, pas juste des news qui passent en boucle sur certaines chaînes, pas uniquement de toutes ces choses que l’on ne peut pas changer ou que l’on peut difficilement éviter.
Non, ce que dont je veux vous parler ici, c’est de converser, de converser sérieusement avec ces personnes qui font partie de votre vie. Demandez-leur si elles vont bien, posez-leur sincèrement cette question.
« Est-ce que tu vas bien ? Est-ce que tu vas vraiment bien ? Comment tu te sens ? Comment tu ressens ces informations qui arrivent à toi dans ce contexte inédit ? »
Ces discussions plus profondes sont l’occasion de vous souvenir pourquoi vous aimez cette personne (ou ces personnes), mais aussi pour exprimer vos propres sentiments et ainsi vider votre sac. Même si vous êtes quelqu’un de pudique vis-à-vis de ce que vous ressentez et que vous vous mettez difficilement à nu, une bonne conversation qui s’éternise pendant des heures peut faire bien plus de bien qu’on ne le pense. Des émotions peuvent parfois si facilement enrayer le mécanisme de notre état émotionnel, sans que l’on s’en rendre compte… Alors n’ayez pas peur de communiquer. Vous verrez bien les effets sur votre état.
Et si vous n’avez pas envie de parler de vous ou de vos émotions, vous avez également la possibilité de refaire le monde et de laisser vagabonder votre imagination si vous ressentez une connexion avec cette personne avec qui vous discutez. Un excellent si ce n’est pas le meilleur remède pour le moral, et de très loin.
11. Envisager l’avenir avec sérénité.
À titre personnel, je suis quelqu’un de très tourné vers l’avenir et sur ce qu’il peut m’apporter, son sens, sa signification réelle, ses conséquences, ses potentielles déclinaisons. Parfois, on pourrait me reprocher de ne pas assez me focaliser sur le présent : après tout, c’est par lui et seulement par lui que l’on peut agir.
Mais c’est plus fort que moi, j’adore faire d’innombrables plans sur la comète, et je suis persuadée que si certaines personnes beaucoup plus pragmatiques que moi m’écoutaient parfois parler et m’éterniser sur mes idées et toutes mes théories farfelues, elle lèveraient les yeux au ciel, me priant de revenir tout de suite sur terre. C’est mon tempérament idéaliste, que voulez-vous.
Pourtant, rêver, rêver éveillé.e, ça vous apporte tellement de sentiments positifs, le plus souvent. Et même si ces temps-ci sont incertains et que l’on peut se surprendre à ressentir quelques inquiétudes, même lorsque l’on fait partie des personnes les plus optimistes qui existent, on a le droit. On a le droit de faire des plans sur la comète, de penser à l’après et à toutes ces choses que l’on peut encore faire et que l’on n’a pas encore faites.
Tournez-vous vers l’avenir avec sérénité. Déjà en y pensant, mais aussi en vous projetant par le biais du rêve. Écrivez tout ce que vous avez envie de faire et de vivre une fois sorti.e du confinement dans un carnet, et si vous avez un souhait en particulier, renseignez-vous sur les démarches à faire pour le concrétiser.
Vous avez envie de changer de voie professionnelle ? Renseignez-vous sur des formations pour vous réorienter, ou commencez à faire un nouveau CV. Vous avez envie de voyage ? Moi aussi. Plus sérieusement, si c’est le cas, allez faire un petit tour sur Google Flights : même si vous ne pouvez rien réserver pour l’instant, vous pouvez visualiser le jour où vous préparerez votre carte bancaire à côté de vous, prêt.e à acheter ce billet, ce Saint Graal qui vous ouvre les portes vers l’autre bout du monde.
Accrochez-vous, et oui, faites vous aussi autant de plans sur la comète si vous le souhaitez, vous avez le droit et vous en avez la légitimité. Qui a dit que rêver était une activité contre-productive ? Elle est indispensable pour avancer. C’est mon moteur, en ce qui me concerne. Peut-être le vôtre ?