Ton âge, cette étiquette que l’on te colle, tes accomplissements, tes échecs, ton introversion… Tout cela ne te définit pas. Tu es bien plus que des mots ou des concepts. Je t’explique ma vision des choses et tente de démystifier quelques idées qui mettent la pression.
J’ai mis du temps avant de comprendre que la plupart de ces grands concepts avec lesquels nous grandissons et qui à la longue, semblent être des fins en soi, n’indiquaient en rien ma valeur.
Il faut dire que notre société nous fait croire mille et une choses, ça prend racine dès l’enfance. Et se débarrasser de ces pensées parfois intrusives prend du temps, surtout lorsque l’on tente de rentrer dans les rangs.
Bien entendu, la liste est non exhaustive et il existe bien tout un tas d’éléments qui seraient des motifs pour nous placer dans cette « hiérarchie » humaine qui ne disent finalement rien au sujet de votre valeur.
Je pars du principe que notre valeur à tous.tes est inestimable. Et que ces « valeurs » citées dans ce post peuvent créer bien des tourments, surtout lorsque ces personnes qui gravitent autour de nous ne jurent que par ça et par conséquent nous brisent avec leurs propres insécurités.
1 – Cette étiquette que l’on te colle.
Il est vrai que les étiquettes peuvent servir d’appui à un moment clé de notre vie. J’ai moi-même pris celle de l’introversion au creux de ma main pour l’étudier avec attention. C’était ma façon à moi de retrouver cet équilibre perdu depuis des lustres. J’ai apprivoisé cette étiquette pour apprendre à aimer celle que je suis. Et même si oui, il est évident que je suis introvertie, cet adjectif n’est pourtant pas l’unique chose qui me caractérise. Les étiquettes ne sont que des appuis qui nous aident à reconstruire une dynamique solide par-dessus nos champs de ruines intérieurs, mais elles ne sont pas des fins en soi. Les étiquettes que l’on colle sur toi représentent une infime partie de ce que tu es : il ne s’agit que d’une pièce du puzzle qui te représente. Ces pièces, on les colle sur les autres pour se rassurer, car les nuances effraient, c’est la peur de l’inconnu.
2 – Ton niveau de « conformité ».
Dans ma vie, j’ai croisé le chemin de ces personnes, vous savez… avec qui ça veut pas. Je n’arrivais pas à me lier avec elles pour une raison qui m’échappait. Et à présent, je sais que ce qui déterminait nos relations tenait à mon niveau de popularité, mais je n’étais pas cette personne que tout le monde aimait. Bien sûr, les mettre devant le fait accompli ne sert à rien, elles n’en ont même pas conscience. C’est difficile à expliquer, mais cette distance se ressent. Mon nombre d’abonné.e.s, les vêtements que je porte, mon activité physique, ma conformité à un canon de beauté, mon amour ou non pour les mondanités, mon audace d’avoir pris un éclair au chocolat à la boulangerie, ma présence à ce vernissage, le nombre de photos que je poste en vacances, les personnes avec qui je m’affiche… Tout cela compte implicitement. J’ai longtemps voulu en être et quelle erreur d’avoir eu la naïveté de penser que cela allait me rendre plus heureuse. Au fond, ton image dans leurs yeux n’est qu’un détail peu intéressant. Elles se rendront compte un jour que la vraie vie est ailleurs, mais cela sera le cadet de tes soucis.
3 – Ton tempérament.
Ton tempérament plus réservé et calme, plus enclin à la contemplation a sans doute bon nombre fois été pointé du doigt et j’en suis désolée. Ce n’est pas parce que tu ne fais pas le plus de bruit ici que tu comptes moins et que ta parole ne mérite pas d’être entendue. Notre société privilégie l’extraversion, celle-ci met les humain.e.s dans des cases qu’elle hiérarchise dangereusement et il se trouve que les cases « introverti.e » et « timide » ne rentrent pas dans le modèle standard. Je sais à quel point ton cœur se brise lorsque tu mets une énergie immense à te lier aux autres et qu’une personne, ici depuis 2 jours, se fait une place au soleil sans rien faire de spécial. Je sais à quel point tu rêves de te connecter aux autres, à quel point tu voudrais tout naturellement sentir que ta parole compte, que tu comptes, que l’on essaie d’apprendre à t’aimer. Sache que ton mode de fonctionnement n’est pas défectueux. Les esprits les moins curieux perdent l’occasion de fréquenter une personne merveilleuse : toi. Et tu sais quoi ? Tant pis pour eux.
4 – Ton âge, ta situation pro.
Notre société s’évertue à nous faire croire que chaque chose en son temps, que chaque âge correspond à un objectif. Je suis moi-même complètement matrixée par ces injonctions, c’est un tel vecteur d’anxiété ! Dans cette aventure extraordinaire qu’est la vie, il ne suffit pas de suivre une notice, à moins de vouloir se conformer et se risquer d’être malheureux.se parce qu’on aurait renoncé à notre liberté. Il n’existe pas d’âge de raison, d’âge du succès, d’âge de la maturité, ce ne sont que des mots surlignés dans des livres. Il n ‘y a pas d’âge précis pour que tu t’accomplisses et que tu fasses ce qui te plaît, ce qui t’anime. Concernant ta vie professionnelle, tu n’as rien à prouver. Celle-ci peut être ta priorité – ou non. Un métier, ce n’est pas une fin en soi et si c’est le cas, Il n’y a pas non plus de comparaison à faire, puisque chaque parcours est fondamentalement différent, avec des degrés de chance différents. Ton temps libre et ce que tu en fais sont importants, du moment que cela te rend heureux.se.
5 – Le lieu d’où tu viens.
Le lieu d’où tu viens n’est pas ce qui va déterminer ce que tu seras, il peut faire partie de toi comme pas du tout, tu peux t’identifier à celui-ci comme ne pas ou plus y parvenir. Quoi qu’il arrive, il n’est en aucun cas un motif pour évaluer ta valeur, ton intelligence, encore moins ton avenir. Que tu aies envie de rester là où tu es ou que tu te décides de t’écarter de ce lieu où tout a commencé n’a que très peu de valeur non plus, cela s’inscrit dans ton parcours de vie, mais là encore, il ne s’agit pas d’une finalité, puisque tout reste à faire et à écrire, lorsque l’on aborde le concept de vie. Il n’est pas non plus une raison valable pour te mettre de côté. Nous avons tous.tes quelque chose à apporter à ce monde. Cela fait partie de ton histoire, qui que tu sois. Tu peux ressentir de la fierté, peu importe où tu es.
6 – Ta vie personnelle.
Ta vie personnelle te regarde et n’appartient qu’à toi et à celles et ceux qui l’animent. D’ailleurs, dans l’absolu, il n’existe pas de modèle auquel nous pouvons totalement nous conformer. Chaque histoire possède sa singularité, et cela peut parfois même transcender l’amical ou l’amoureux, ce n’est juste pas explicable, c’est là et c’est unique, on parlerait davantage de connexions. Pour ce qui est de l’engagement classique, tu n’as rien à prouver pour contenter les autres. Tu peux ne pas ressentir le besoin de t’engager ou à l’inverse, le vouloir parce que cela te semble être une évidence. Dans tous les cas, ta vie sentimentale n’est pas un pass de l’accomplissement personnel, au même titre que ta vie professionnelle. L’important, encore une fois, est que toi, tu te sentes bien et heureux.se, peu importe ton choix, que tu sois célibataire ou en couple, peu importe ton type d’attachement ou ton orientation.
7 – Ton nombre d’ami.e.s, ta vie sociale.
Ton nombre d’ami.e.s n’est qu’un détail, car nous n’évaluons finalement pas l’amitié par le nombre, mais par la qualité des moments passés en compagnie de ces personnes que nous aimons très fort. D’ailleurs, que signifie l’amitié ? A une époque, j’entendais tant de personnes namedropper des gens en accompagnant leurs noms par le qualificatif « ami.e », et je m’interrogeais lorsque cette succession de noms s’allongeait à l’infini… Comment peut-on trouver le temps pour autant d’histoires amicales ? Au fond, partage-t-on la même conception du terme ? Peut-être que ces relations ne sont en réalité que des connaissances. Pourquoi « l’amitié » deviendrait-elle un quelconque indicateur de valeur ? L’amitié est selon moi le résultat d’un élan sincère, c’est un amour parfois inconditionnel et unique. Tu peux être très entouré.e et te sentir horriblement seul.e, et n’avoir que quelques personnes importantes qui t’apportent bien plus que ce que tu attendais. Celles-ci comptent.
8 – Ton niveau d’études, tes résultats scolaires.
Saurais-tu définir l’intelligence ? Tu as sans doute ta propre définition du terme. Mais à vrai dire, il est probable que l’idée que tu te fais de l’intelligence ne soit pas la même que celle de ton voisin. L’intelligence est une notion hautement subjective. Alors, pourquoi ton niveau d’études serait un indicateur de ton intelligence ? Il y a des personnes qui n’arrivent pas à se conformer au système éducatif, pour la simple raison que celui-ci est un moule qui ne s’adapte pas au neuroatypies. Et comme le système éducatif est retenu pour son prestige, on estime que celui-ci est un excellent indicateur de notre niveau intellectuel, et donc de notre valeur. Pourtant, il existe tant de personnes brillantes qui ont su s’épanouir en dehors de ce système bien des années plus tard… Peut-être que ta valeur se situe plus loin que ce cercle, que ton originalité, c’est ta force à toi. Tu peux t’accomplir autrement. Tu t’accompliras autrement. Tu peux rompre le cercle compétitif. Tes résultats ne sont encore une fois pas une fin en soi. Crois en tes rêves, j’ai l’intime conviction que c’est c’est le conseil le plus utile qui existe.